Le couvre-feu complet de Bagdad après les affrontements éclatés entre manifestants et forces de sécurité
Le Premier ministre irakien Adel Abdoul Mahdi a annoncé mercredi soir que le couvre-feu allait être imposé dans la capitale Bagdad à partir de jeudi matin et serait en vigueur jusqu’à nouvel ordre, après que des affrontements ont éclaté mercredi entre manifestants et forces de sécurité en différents points du pays,faisant au moins neuf morts et 132 blessés.
Un mouvement de contestation d’une ampleur sans précédent contre le gouvernement du Premier ministre Adel Abdoul Mahdi, au pouvoir depuis un an, a débuté mardi pour dénoncer le chômage, la corruption et la désaffection des services publics.
«Tous les véhicules et individus ont interdiction totale de se déplacer dans Bagdad à partir de 05 heures du matin, jeudi, et ce jusqu’à nouvel ordre», a dit Abdoul Mahdi. Il a précisé dans un communiqué que les voyageurs en partance ou à destination de Bagdad, les employés du gouvernement ainsi que les services de secours étaient exemptés.
Manifestants et policiers étaient principalement face-à-face aux abords de l’emblématique place Tahrir à Bagdad, point de rendez-vous traditionnel des manifestants, séparé de l’ultrasensible Zone verte par le pont al-Joumhouriya bouclé par les forces de l’ordre. Rouverte à la circulation en juin après des années d’interdiction, la Zone verte, où siègent les plus hautes institutions irakiennes et l’ambassade américaine, a été de nouveau fermée ce mercredi soir pour éviter un déferlement de protestataires dans le secteur.
En 2016, des manifestants avaient forcé l’entrée de la Zone verte à l’appel de l’influent leader chiite Moqtada Sadr. Ce dernier a appelé ses partisans à des «sit-in pacifiques» et à une «grève générale» jeudi, faisant craindre une explosion du nombre de manifestants.
L’ONU a aussi exhorté «à la retenue». La Commission des droits de l’Homme du Parlement irakien a elle dénoncé une «répression» dont «les responsables devront rendre des comptes»
Le chef du gouvernement a ajouté qu’il appartenait aux gouverneurs de chaque province de décider de l’imposition ou non le couvre-feu.