Le Danemark et la Suède annoncent chercher des solutions juridiques pour empêcher les profanations de textes sacrés
Le Danemark et la Suède ont annoncé chercher des solutions juridiques pour endiguer ce phénomène, qui a créé des tensions avec des pays de culture musulmane, ainsi qu’une « situation dangereuse », selon la Suède.
Stockholm aussi cherche un outil juridique. « La situation est dangereuse (..) pour notre sécurité nationale » a écrit dimanche soir le Premier ministre Ulf Kristersson après un silence remarqué. Le chef du gouvernement suédois doit toutefois composer avec son allié parlementaire d’extrême droite, le Parti des Démocrates de Suède, dont certains députés ont fait des déclarations islamophobes ces derniers jours.
Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson a fait part de son inquiétude, Il craint que quelque chose de grave puisse arriver si les manifestations sont maintenues, a-t-il fait savoir à cette agence. « Je suis très inquiet au sujet de ce vers quoi cela peut mener ».
La Suède a ordonné jeudi à ses armées et administrations de renforcer leurs préparatifs contre le terrorisme sur fond de détérioration de la sécurité, après plusieurs épisodes où le Coran a été profané.
Les destructions ostentatoires « ont accru les risques pour la Suède », avait alors déjà confié le Premier ministre sur Instagram. « Dans le langage des services de sécurité suédois, de cible légitime nous sommes devenus une cible prioritaire », avait-il ajouté, jugeant la situation « très sérieuse ».
C’est au nom de la sécurité que le gouvernement danois va explorer toutes les pistes juridiques qui pourraient permettre d’interdire certaines manifestations offensantes. Cela de manière très ponctuelle, et sans toucher à la liberté d’expression protégée par la Constitution.
Pour légitimer des exceptions à la règle, le ministre danois des Affaires étrangères a rappelé que ces profanations sont perpétrées par une « poignée d’individus », dont le but principal est de « provoquer, semer la division, faire le jeu des extrémistes ».
Et ce n’est pas qu’un problème d’image ou de réputation pour le Danemark, a ajouté Lars Lokke Rasmussen. Le chef de la diplomatie faisait probablement allusion les boycotts, les menaces de morts et les attentats déjoués en 2005, après la publication de caricatures du prophète Mahomet par un journal danois.
À la demande de l’Arabie saoudite et de l’Irak, une réunion extraordinaire se tient lundi 31 juillet à Jeddah entre les pays de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) au sujet de la profanation des corans en Suède et au Danemark. À Stockholm et à Copenhague, de nouveaux autodafés de livres religieux sont prévus ces prochains jours.
En attendant, selon les derniers sondages, le Suédois et les Danois sont largement favorables à ce que ces autodafés soient interdits. Cela alors qu’à Copenhague et à Stockholm, de nouvelles profanations du coran sont prévues dès lundi et dans les prochaines semaines.