Le général Abdel Fattah al-Burhan, limoge son adjoint Hemedti
Le général Abdel Fattah al-Burhan, chef de facto du Soudan, a limogé vendredi son adjoint devenu son ennemi (Hemedti), pour opérer des changements à la tête de l’Etat et de l’armée, plus d’un mois après le début de la guerre meurtrière entre les deux ex-alliés.
« Le général al-Burhan a publié un décret constitutionnel nommant Malik Agar au poste de vice-président du Conseil de souveraineté de transition à compter d’aujourd’hui », à la place du général Daglo, annonce cette instance dans un communiqué.
L’état-major soudanais a annoncé de son côté la nomination du général Shamseddine Kabashi, au poste d’adjoint du général al-Burhan à la tête des forces armées ainsi que celle de deux autres généraux à la direction de l’état-major.
Regroupant militaires et civils, le Conseil de souveraineté avait été mis en place en août 2019, avec pour objectif de mener la transition entre la chute du dictateur Omar el-Béchir, en avril de la même année, et la mise en place d’institutions démocratiques.
Mais le général al-Burhan, qui en était président, et le général Daglo — dit « Hemedti » —, le vice-président, avaient mené un putsch en octobre 2021, évinçant les civils de cette instance.
Originaire du Nil bleu, État frontalier de l’Éthiopie dont il a été gouverneur, M. Agar avait signé en 2020 la paix avec le pouvoir de Khartoum alors qu’il était un chef rebelle. Il était membre du Conseil de souveraineté depuis février 2021.
Son groupe, le SPLA-Nord, avait été constitué en 2011 par des membres de la rébellion restés au Soudan après l’indépendance du Soudan du Sud cette année-là.
Il s’est divisé en 2017 entre une aile qui réclamait un État laïque comme préalable à un accord de paix, et une autre dirigée par M. Agar qui n’en faisait pas une condition.
Selon des observateurs, sa promotion comme numéro deux ne devrait pas changer la donne dans la guerre pour le pouvoir entre les deux généraux.
Selon les experts, les deux généraux, sûrs de pouvoir l’emporter militairement mais jusqu’ici à forces égales, ont fait le choix d’une guerre longue plutôt que de concessions à la table des négociations.
Alors que les pays voisins redoutent une contagion, les Etats-Unis ont annoncé vendredi une aide de 103 millions de dollars en faveur du Soudan et des pays voisins pour faire face à l’ampleur de la crise humanitaire.
par: Arab Observer