Le gouvernement d’Al-Sarraj remet ses cartes au règime turc

Il semble que le gouvernement d’al-Sarraj ait complètement remis ses cartes au régime turc et qu’il ne se prononce plus sur le conflit libyen. Le porte-parole d’Erdogan, Ibrahim Kalin, a annoncé que le gouvernement d’al-Sarraj en Libye exigeait le retrait des forces de l’armée nationale libyenne de la ville de Syrte et de Al Jufrah comme condition préalable aux pourparlers pour un cessez-le-feu.

Le régime turc fournit un soutien aux milices combattant dans les rangs du gouvernement de Saraj, et Ankara a transféré des milliers de mercenaires syriens en Libye afin d’entraver les efforts militaires de l’armée nationale libyenne pour libérer le pays des militants et du terrorisme.

Un certain nombre de pays européens et arabes ont souligné la nécessité de retirer les milices de Tripoli de Syrte et d’Al Jufrah, considérant les deux régions comme une « ligne rouge ».

Pour la Turquie, principal soutien du gouvernement de Tripoli, aucun cessez-le-feu ne pourra être signé en Libye, entre le gouvernement d’Union nationale de Tripoli (GNA) et l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar, tant que les forces de ce dernier n’auront pas quitté la ville de Syrte.

« Un cessez-le-feu doit être viable, ce qui veut dire que l’autre partie, l’ANL de Haftar ne doit plus se trouver dans une position lui permettant de lancer, quand elle veut, une nouvelle attaque contre le gouvernement légitime », a déclaré, Ibrahim Kalin, le porte-parole de la présidence en Turquie.

« À ce stade, le GNA estime, et nous le soutenons en cela, que toutes les parties doivent retourner à leurs positions de 2015, lorsque l’accord politique libyen de Skhirat (au Maroc) a été signé, ce qui veut dire que les forces de Haftar doivent se retirer de Syrte et d’Al Jufrah », plus au Sud, a-t-il ajouté.

Les forces du gouvernement d’Al-Sarraj, après avoir repris début juin le contrôle de l’ensemble du nord-ouest du pays avec le soutien de la Turquie, restent freinées dans leur avancée vers Syrte, verrou stratégique en direction de l’Est et des plus importantes installations pétrolières du pays.

La Turquie appuie le GNA de Fayez al-Sarraj, reconnu par les Nations unies, face aux forces du maréchal Haftar, soutenu notamment par la Russie, l’Égypte et les Émirats arabes unis.

Ankara et Moscou discutent actuellement pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu en Libye, en dépit de l’annulation à la mi-juin en raison d’apparentes divergences d’une visite à Istanbul de deux ministres russes.
Le porte-parole présidentiel turc s’en est, en outre, violemment pris à la France, accusée de soutenir le maréchal Haftar mais qui critique avec virulence l’intervention de la Turquie aux côtés du GNA.

par: Arab Observer

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