Le gouvernement irakien condamne le bombardement turc du camp de Makhmour
Alors que le monde entier est préoccupé par la propagation du Covid-19, concentrant ses efforts dans la lutte contre cette pandémie qui a provoqué une crise mondiale, la Turquie, elle, poursuit sa guerre infâme contre les Kurdes, au mépris des appels de l’ONU demandant à ce que les conflits cessent durant cette période.
L’armée turque a bombardé mercredi 15 avril la région de Behdinan ainsi que le camp de Makhmour au sud-Kurdistan. Dans ce dernier, trois femmes ont été tuées alors qu’elles étaient occupées à faire paître du bétail dans une zone de pâturage.
Le ministre irakien des Affaires étrangères Mohammed al-Hakim a convoqué l’ambassadeur de Turquie à Bagdad pour remettre une note pour protester contre le bombardement par le régime turc d’un camp de réfugiés au Kurdistan irakien.
Jeudi, le gouvernement irakien a condamné le bombardement du camp de réfugiés dans la région du Kurdistan irakien du nord qui a été touché par une frappe aérienne d’un avion turc, tuant deux femmes.
Aujourd’hui, le ministère des Affaires étrangères a publié une déclaration condamnant les attaques répétées de la Turquie sur le territoire irakien, soulignant qu’elle ne contribuera pas à la sécurité de la Turquie et n’est pas dans l’intérêt de la sécurité et de la stabilité dans la région.
Le ministère a déclaré: « Le Commandement de la défense aérienne surveillé une violation de l’espace aérien irakien s’est produite par un avion de l’armée turque marchant, et un camp de réfugiés près de la ville de Makhmour a été bombardé, tuant deux femmes vivant dans le camp le 15 de ce mois. »
Le ministère des Affaires étrangères a déclaré dans les termes les plus forts que ces attaques et attaques turques violent la souveraineté irakienne et contredisent les principes de bonne proximité et constituent une grave violation du droit international humanitaire et des dispositions de la Charte des Nations Unies. »
Le camp de Makhmour situé au sud de Hewlêr (Erbil), capitale du Sud-Kurdistan (Irak), abrite principalement des réfugiés qui ont fui la répression sanglante exercée par le régime turc dans le nord-Kurdistan (Turquie), au cours des années 90. Les bombardements sont intervenus dans un contexte d’embargo imposé au camp par le Gouvernement régional du Kurdistan (KRG) depuis maintenant 9 mois. Par ailleurs, le camp observait depuis plusieurs jours des mesures de confinement, en prévention d’une propagation du Covid-19.
Selon Nuran Sezgin, coordinatrice de l’assemblée des femmes du camp, l’une des victimes est décédée du fait de la situation d’embargo qui a empêché les secours d’arriver à temps. Mme Sezgin a par ailleurs indiqué que plusieurs réfugiés avaient été blessés et que certains se trouvaient dans un état grave.
Condamnant avec force cette attaque criminelle lâche et ignoble contre des réfugiés, le CDK-F tient à rendre hommage aux victimes et exprimer sa compassion envers les familles et tous les habitants du camp endoloris par ce massacre.
Nous appelons la communauté internationale, l’Europe, en particulier la France, à condamner cette agression terroriste et faire pression sur le régime d’Erdogan pour qu’il cesse immédiatement cette guerre infâme. Nous demandons par ailleurs au KRG de mettre fin à sa collaboration avec cet Etat criminel et lever l’embargo sur le camp de Makhmour.
par: Arab Observer