Le gouvernement Jemli obtient-il la confiance des représentants du peuple
De l’avis de tous les observateurs, et, surtout, en écoutant les déclarations des représentants des différents blocs parlementaires, il est plus qu’évident que le gouvernement de Habib Jemli ne va pas réussir à arracher la confiance des représentants du peuple.
En effet, et en plus de ces déclarations en rapport avec le refus de la plupart des blocs parlementaires d’accorder la confiance au gouvernement, la nouveauté sur la scène politique, ces deux derniers jours, est sans doute, le rapprochement entre 9alb Tounes et Tahya Tounes. Un rapprochement qui change la donne et inverse les équilibres établis sous le dôme du Bardo.
En effet, et selon des sources bien informées, il y a des tractations qui sont en train d’avancer de façon considérable, pour former un front parlementaire qui se composera de 9alb Tounes (avec 38 députés), Tahya Tounes (avec ses 14 députés), le bloc de la réforme nationale (qui compte 15 députés) et le bloc Al Mostakbal (9 députés). Ce qui fait un total de 76 voix, aux quelles il est attendu que le bloc du mouvement du peuple ajoute ses 15 députés, pour aboutir, en principe à un total de 91 voix.
Des sources judiciaires ont révélé que le chef de la Commission tunisienne de lutte contre la corruption, Chaouki El Tabib, a présenté au dossier judiciaire des dossiers de corruption de 5 des ministres proposés dans la composition de 41 ministres, qui ont été présentés par Habib Jemli au président Qais Saeed et au Parlement.
Les mêmes sources ont indiqué que la Commission anti-corruption en Tunisie avait mis en garde Al-Gamali contre la nomination de personnalités dans d’importants ministères, avec lesquelles elles étaient accusées de corruption et de recevoir des fonds étrangers.
Ce front est en train de préparer une motion de censure contre le gouvernement, et entend s’opposer à la confiance au gouvernement de Habib Jemli, et il pourra, en outre, compter sur les voix du courant démocratique qui, sans adhérer au front, va, très probablement, refuser la confiance au gouvernement, de même que celles du PDL d’Abir Moussi, et celles du parti Errahma. Ce qui fera un total de 138 voix contre la confiance au gouvernement. Ce qui ne laisse guère que 69 voix pour le plébiscite du gouvernement.
Donc, en théorie, et arithmétiquement parlant, le gouvernement n’a aucune chance de passer. Et pourtant…
Et pourtant, à entendre les leaders d’Ennahdha, ainsi que Habib Jemli, ils semblent assurés du vote de confiance, et avec une majorité assez confortable. Donc, à moins qu’ils ne soient autistes, ce qui ne semble pas être leur cas, ils doivent avoir leurs raisons pour avancer de telles affirmations. Et leurs raisons ne peuvent être que des promesses de la part d’un nombre suffisant de députés, de voter la confiance au gouvernement.
Reste à savoir où ils vont pouvoir piocher les 40 voix qui leur manquent pour faire valider leur gouvernement ? Et comme les comptes semblent arrêtés selon ce que nous venons de détailler, il n’y a qu’une seule possibilité pour eux d’atteindre les 109 voix requises. C’est que certains députés vont voter contre les directives de leur hiérarchie, voire, même, certaines directions de partis vont, malgré les accords conclus, voter la confiance au gouvernement.
Ce qui pourrait être le cas de 9alb Tounes, ou, du moins une grande parti de ses députés, menés par Hatem Mliki et Iyadh Elloumi qui ne voient pas d’un bon œil les comportements de leur président Nabil Karoui, qui est en train de faire des accords et des alliances sans en référer avec eux. Ce qui fait qu’ils seraient capables de voter en faveur d’Ennahdha.