Le gouvernement syrien et l’opposition à Genève pour discuter de la constitution

Des représentants du gouvernement syrien et de l’opposition se sont assis mercredi face à face pour le lancement à Genève du comité chargé de réviser la Constitution de la Syrie, une réunion censée ouvrir selon l’ONU « un nouveau chapitre » pour mettre fin à un conflit de plus de huit ans.

Le Comité constitutionnel, placé sous l’égide des Nations unies, est composé de 150 membres, répartis à égalité entre le gouvernement du président Bachar el-Assad, les différentes factions de l’opposition et des représentants de la société civile. Il y a toutefois peu d’espoir de voir cette réunion déboucher sur une solution politique au conflit syrien, qui a fait plus de 370.000 morts depuis 2011.

Mais l’émissaire spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, s’est voulu résolument optimiste dans son discours d’ouverture, parlant de « moment historique » et de « nouveau chapitre pour la Syrie ». « Je sais que ce n’est pas facile pour vous tous d’être ici ensemble », a-t-il dit, en reconnaissant que « le chemin devant nous ne sera pas facile ».

Les experts soulignent que le président Assad – dont les forces armées ont remporté des victoires majeures contre l’opposition sur le terrain – n’a pas grand chose à perdre lors de ces pourparlers dont il pourra se désengager à tout moment. Son négociateur en chef, Ahmad Kuzbari, a fait l’éloge de la Constitution actuelle de la Syrie qu’il a qualifiée de « moderne ». « Mais cela ne nous empêchera pas d’envisager de possibles amendements à la Constitution existante ou de procéder à des changements pour mettre en place une nouvelle Constitution (…) qui sera bénéfique à notre peuple », a-t-il ajouté. M. Kuzbari a toutefois souligné dans son discours que les forces armées syriennes continueront de lutter contre les ennemis du président Assad. « Nous avons combattu le terrorisme avant cette réunion et nous poursuivrons cette bataille pendant et après la rencontre, jusqu’à ce que nous libérions chaque pouce de notre territoire. »

Le chef de la délégation de l’opposition, Hadi Albahra, a qualifié la réunion de « première étape sur le long chemin vers la guérison ». « Nous savons tous que les 150 personnes réunies aujourd’hui dans cette salle ont des opinions divergentes », a-t-il dit. « Mais après huit années de souffrances, nous sommes venus ici pour chercher des points de convergence. »

Les 150 membres du Comité vont discuter jeudi et vendredi au Palais des Nations, siège de l’ONU. Seuls 45 d’entre eux entameront l’examen de la Constitution la semaine prochaine. Aucune date limite n’a été fixée pour ces discussions. Selon M. Pedersen, l’objectif est de parvenir à un consensus sur toutes les questions soulevées et tout changement devra être adopté par au moins 75% des voix.

La révision de la Constitution figure en bonne place dans la résolution 2254, adoptée en décembre 2015 par le Conseil de sécurité, qui prévoit également l’organisation d’élections sous la supervision de l’ONU.

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