Le Hamas attend une réponse d’Israël à ses nouvelles idées en vue d’un cessez-le-feu à Gaza

Le mouvement islamiste palestinien Hamas s’attend à une première réponse d’Israël d’ici samedi à ses nouvelles idées en vue d’un cessez-le-feu à Gaza, a indiqué vendredi à l’AFP Oussama Hamdan, un haut responsable de l’organisation, à l’approche d’une reprise des négociations pour mettre fin à la guerre.

Un émissaire israélien est attendu vendredi au Qatar avant de nouvelles discussions sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, où les bombardements et les combats se poursuivent dans le Nord et à Rafah, dans le Sud, après bientôt neuf mois de guerre.

Le chef des services de renseignements israéliens est attendu vendredi à Doha pour y rencontrer Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, le Premier ministre du Qatar, selon une source proche des négociations. La date de la rencontre n’est pas connue.

Le Premier ministre israélien, Binyamin Netanyahou, a ordonné jeudi au chef du Mossad, David Barnea, de se rendre au Qatar après l’annonce par le Hamas de nouvelles idées pour mettre fin à la guerre dans le territoire palestinien, déclenchée le 7 octobre par l’attaque du mouvement islamiste palestinien contre Israël.

Nous attendons une réponse (d’Israël), probablement aujourd’hui (vendredi) ou demain matin (samedi), a déclaré à l’AFP un haut responsable du Hamas.

Alors que les efforts de médiation menés par le Qatar, les Etats-Unis et l’Egypte se heurtent jusque-là aux exigences inconciliables des deux camps, la guerre menace de prendre une dimension régionale avec des échanges de tirs quotidiens à la frontière nord d’Israël avec le Liban.

Jeudi, le Hezbollah libanais, puissant mouvement islamiste allié du Hamas, a tiré plus de 200 roquettes et drones explosifs sur le nord d’Israël et le plateau syrien du Golan occupé.

En représailles, l’armée a annoncé avoir mené des frappes contre des installations militaires dans le sud du Liban. Sur le front libanais, nous avons établi un principe : quiconque nous fait du mal est un homme mort, a affirmé M. Netanyahou.

Une délégation du Hamas a rencontré au Liban le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, pour discuter de la situation sur le terrain et des négociations à venir, a indiqué vendredi à l’AFP un responsable du mouvement palestinien.

Sur 251 personnes enlevées durant l’attaque, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 42 sont mortes, selon l’armée.

En riposte, l’armée israélienne a lancé une offensive sur le territoire palestinien qui a fait jusqu’à présent 38.011 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Vendredi, de nouveaux combats ont opposé à Choujaïya soldats israéliens et combattants palestiniens, selon une source du Hamas.

Des témoins ont aussi signalé vendredi des tirs d’artillerie israéliens et des frappes aériennes meurtrières à Khan Younès (sud) et à Rafah, où se déroulaient des combats au sol.

Au total, 1,9 million de Gazaouis, 80 % de la population, sont à présent déplacés, selon l’ONU, à travers le territoire assiégé et menacé de famine.

L’Organisation mondiale de la santé a averti vendredi que le manque de carburant, récurrent depuis le début de la guerre, faisait courir un risque catastrophique au système de santé de Gaza.

Jeudi, le bureau de M. Netanyahou a annoncé que le Premier ministre avait fait part au président américain Joe Biden de sa décision de dépêcher une délégation pour poursuivre les négociations en vue de la libération des otages, tout en rappelant la détermination d’Israël à mettre un terme à la guerre seulement si tous ses objectifs sont remplis.

Les derniers éléments fournis par le Hamas pourraient fournir la base nécessaire pour conclure un accord, a estimé un haut responsable américain, tout en prévenant qu’il restait beaucoup à faire et que ce serait difficile.

Benjamin Netanyahu affirme vouloir continuer la guerre jusqu’à la destruction du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël, et la libération de tous les otages.

J’en appelle à vous (…) Monsieur le Premier ministre, l’accord est là, il est à portée de main. S’il vous plaît, nos cœurs de mères n’en peuvent plus, a martelé vendredi Silvia Cunio, mère de deux otages, lors d’un rassemblement à Tel-Aviv.

De son côté, Ismail Haniyeh, le chef du Hamas qui réclame un cessez-le-feu définitif et un retrait israélien de Gaza, a affirmé vendredi que le mouvement avait réagi de manière positive et constructive aux efforts des médiateurs.

Nous espérons que les deux parties coopéreront à un cessez-le-feu (…) parce que les gens sont épuisés, et cette guerre est contre l’humanité, dit à l’AFP Hamed Jaroun, un Palestinien à Khan Younès.

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