Le Hamas et l’Iran dans les pourparlers de Gantz avec Erdogan
Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, s’est rendu à Ankara cette semaine pour rencontrer son homologue turc, Hulusi Akar, ainsi que le président Recep Tayyip Erdogan. Cette visite, qui intervient à un moment de rapprochement entre les deux pays, est la première d’un responsable israélien de la défense en Turquie depuis plus de dix ans.
À la suite de sa rencontre avec Akar jeudi, Gantz a annoncé que les deux pays allaient commencer à travailler à la reprise des relations en matière de défense et de sécurité. « Ce n’est pas un secret que nos liens ont rencontré des difficultés », a reconnu le ministre israélien. Toutefois, Gantz a déclaré qu’à partir de maintenant, les deux pays devraient adopter « une approche stable et positive, en maintenant un dialogue ouvert ».
Une source de sécurité israélienne a déclaré au Jerusalem Post qu’Erdogan, malgré son idéologie islamiste, « a montré qu’il savait comment agir contre le terrorisme ». Le haut fonctionnaire a également affirmé que la Turquie et Israël ont « leurs propres intérêts » dans ce rapprochement. Jérusalem, par exemple, « espère devenir un acteur stratégique plus fort dans la région, notamment vis-à-vis de l’Iran ».
« La région du Moyen-Orient est en train de changer. Des alliances se construisent, dont certaines étaient impensables il n’y a pas si longtemps, face aux menaces posées par l’Iran », a déclaré Gantz, selon le Jerusalem Post.
En outre, comme le dit Ynet en citant des responsables de la sécurité israélienne, lors de sa rencontre avec Erdogan, Gantz a accusé les dirigeants du Hamas en Turquie de « coordonner et de financer des attaques terroristes » et a exhorté Ankara à les expulser. Le ministre israélien a également demandé au dirigeant turc de faire savoir à l’Iran qu’Israël « ne tolérera pas la contrebande d’armes à travers la Syrie vers ses mandataires dans la région, en particulier vers le groupe terroriste Hezbollah basé au Liban ».
Akar a déclaré qu’au cours de la réunion, ils ont échangé « des informations et des points de vue » afin de parvenir à « un développement accru de la stabilité, de la coopération et de la sécurité dans la région », selon la TRT. Akar a déclaré que la coopération et le dialogue bilatéral entre la Turquie et Israël permettraient de résoudre certaines questions, notamment la question palestinienne, où « il existe des divergences d’opinion ».
Ce n’est pas la première fois que les autorités politiques turques font allusion aux Palestiniens en plein rapprochement avec Israël. Lors de sa visite en Israël et en Cisjordanie en mai, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, avait déjà noté que la normalisation des relations avec Israël faciliterait la résolution pacifique du conflit israélo-palestinien.
Israël et la Turquie continuent de développer leurs relations après plusieurs années de discorde. Depuis la visite historique du président israélien Isaac Herzog à Ankara en mars, les deux nations ont intensifié la coopération bilatérale dans le but de normaliser les liens. À cet égard, en août dernier, Ankara et Jérusalem ont décidé de rétablir leurs relations diplomatique s, qui étaient rompues depuis 2018.
par: Arab Observer