Le juge Nawaf Salam nommé Premier ministre du Liban

Un juge international, Nawaf Salam, est devenu lundi le nouveau Premier ministre du Liban, chargé de relever des défis majeurs dans un pays en crise, après sa nomination par le président Joseph Aoun.

Sa candidature a été principalement soutenue par des forces politiques opposées au mouvement chiite pro-iranien Hezbollah, sorti très affaibli de sa dernière guerre contre Israël.

Joseph Aoun a convoqué le juge Nawaf Salam, actuellement à l’étranger et attendu mardi au Liban, pour lui confier la formation du gouvernement, a annoncé la présidence à l’issue de consultations parlementaires.

Diplomate chevronné âgé de 71 ans, M. Salam était jusqu’à présent président de la Cour internationale de Justice (CIJ) à La Haye et a mené sa carrière à l’écart de la classe politique traditionnelle libanaise.

L’élection le 9 janvier de M. Aoun, appuyée par les Etats-Unis et l’Arabie saoudite, selon des responsables politiques libanais, avait mis fin à une vacance de plus de deux ans au sommet de l’Etat.

Dirigé par un gouvernement intérimaire mené par Najib Mikati, le Liban n’avait plus de président depuis octobre 2022 du fait des dissensions politiques, malgré une grave crise économique et le conflit qui a opposé pendant plus d’un an le Hezbollah à Israël, avant un cessez-le-feu fin novembre.

M. Mikati figurait avec Nawaf Salam parmi les noms évoqués pour diriger le prochain gouvernement.

Le chef de l’Etat, conformément à la Constitution, a reçu les représentants de toutes les formations parlementaires ainsi que les élus indépendants, avant de désigner comme Premier ministre le candidat soutenu par le plus grand nombre de députés.

Au total, 84 députés sur 128 ont désigné Nawaf Salam, contre neuf voix seulement pour M. Mikati, tandis que 35 députés, dont ceux du Hezbollah, n’ont soutenu aucun candidat.

Il aura la lourde tâche de reconstruire des pans entiers du pays après la guerre entre Israël et le Hezbollah et mettre en œuvre l’accord de cessez-le-feu du 27 novembre, qui prévoit notamment un retrait du Hezbollah de la zone frontalière avec Israël.

Le nouveau Premier ministre sera confronté à des défis majeurs, notamment la mise en œuvre de réformes économiques pour satisfaire les donateurs internationaux.

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