Le Mali demande le retrait de la Minusma
La junte militaire malienne a réclamé aux Nations unies le retrait sans délai de leur mission de paix dans le pays (le Mali) , la Minusma, a annoncé le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop devant le Conseil de sécurité.
Dimanche était un jour de vote au Mali, le premier depuis l’avènement de la junte il y a trois ans. Mais le référendum constitutionnel sur lesquels se prononçaient les Maliens était loin d’être au centre des préoccupations, balayé par l’avenir brouillé de la mission de l’ONU, la Minusma, dans le pays. Vendredi, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop a exigé «le retrait sans délai» des Casques bleus devant le Conseil de sécurité.
Abdoulaye Diop a justifié cette décision par une « crise de confiance » entre les autorités maliennes et la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali, créée en 2013 après une offensive armée de groupes djihadistes.
Si les tensions entre la junte au pouvoir depuis 2021, ses alliés de Wagner et les Nations unies étaient bien connues, la brutalité de la décision a surpris. Le mandat de la Minusma, déployée en 2013, arrivait à échéance le 30 juin et des discussions étaient en cours pour définir les conditions de la prolongation. «On s’attendait à des négociations âpres, à devoir faire des concessions sur les libertés accordées à la mission, mais pas à ça», reconnaît un diplomate. Les raisons invoquées par Bamako pour justifier de ce renvoi fort peu diplomatique…
La France, intervenue en janvier 2013 contre l’insurrection partie du nord du pays, a retiré ses forces du Mali l’été dernier, jugeant impossible de coopérer avec la junte au pouvoir, qui collabore désormais avec le groupe paramilitaire russe Wagner.
Au moins 303 membres de la Minusma, qui compte actuellement quelque 12.000 casques bleus, ont été tués au Mali depuis 2013, le plus lourd bilan humain pour une mission de maintien de la paix de l’Onu dans le monde.