Le ministre tunisien de l’Intérieur répond aux allégations de la fraternité concernant des arrestations politiques
Le ministre tunisien de l’Intérieur, Kamel Feki, a confirmé qu’il n’y a pas de détenus politiques en Tunisie, expliquant que les mesures de précaution prises contre les éléments affiliés à l’opposition sont des mesures visant à préserver le droit de l’État de rechercher les personnes recherchées, dont certaines sont incluses dans les recherches.
Dans des déclarations aux médias publiées sur la page officielle du ministère de l’Intérieur sur Facebook, Feki a déclaré : « Cette désignation vise à fausser le comportement des autorités tunisiennes dans leurs relations avec les personnes soupçonnées d’eux. »
Il a ajouté : « Les mesures de précaution qui ont été prises à l’encontre des éléments affiliés à l’opposition sont des mesures visant à préserver le droit de l’État de rechercher les personnes recherchées, dont certaines sont incluses dans les recherches », expliquant que certains d’entre eux sont placés sous surveillance à résidence dans le cadre des exigences de la loi d’urgence.
Alors que le chef historique du parti conservateur Ennahdha, Rached Ghannouchi, bien que derrière les barreaux, se mobilise pour protester contre les poursuites dont il fait l’objet en Tunisie. Des poursuites « politiques » et « sans fondements » à ses yeux.
Le chef d’Ennahdha tient aussi à marquer son soutien à un autre opposant politique : Jawhar Ben Mbarek, membre de la gauche tunisienne, cadre du Front de salut national. Celui-ci, critique du président Kaïs Saïed, est lui-même détenu depuis février et observe depuis cinq jours une grève de la faim.
Rached Ghannouchi, a commencé vendredi 29 septembre une grève de la faim de trois jours. Âgé de 82 ans et emprisonné depuis la mi-avril, l’opposant entend dénoncer ainsi les poursuites contre lui et contre « les prisonniers politiques (…) arrêtés par Kaïs Saïed », explique son avocate.
Et c’est pour faire écho symboliquement à cette démarche que Rached Ghannouchi a cessé lui aussi de s’alimenter, vendredi 29 septembre, pour une durée de trois jours. L’une de ses avocates, Me Mounia Bouali, s’est exprimée au micro d’Amélie Tulet : « M. Rached Ghannouchi veut faire entendre sa voix et la voix de tous les prisonniers politiques qui sont actuellement dans les prisons de Tunisie après avoir été arrêtés par Kaïs Saïed. Ce président a bafoué la Constitution légitime et la volonté du peuple tunisien qui l’a élu selon la Constitution de 2014. »
« Rached Ghannouchi et les leaders politiques n’ont plus qu’une seule solution : faire entendre leur voix par une grève de la faim. Du coup, ils mettent en danger leur santé à chaque instant. Surtout Rached Ghannouchi, qui est âgé. Il a 82 ans et de multiples problèmes de santé », poursuit l’avocate.
Rached Ghannouchi a été condamné en mai à un an de prison pour apologie du terrorisme. Il est mis en cause aussi pour avoir dit que le pays risquait la guerre civile si les opposants étaient « éliminés ».