Le monde rejette le plan de Trump pour Gaza
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Le monde rejette en bloc le plan de Donald Trump pour Gaza. Pas question d’accueillir les 2 millions de Palestiniens que le président américain veut chasser de l’enclave.
Un plan qui se heurte aussi à la réalité du droit international qui interdit les déplacements de population.
Le président américain veut contrôler l’enclave palestinienne une fois débarrassée de ses habitants palestiniens, avec l’ambition d’en faire la Riviera du Moyen Orient.
Un projet radical aussitôt dénoncé dans le monde, notamment dans les pays arabes alliés des Etats-Unis.
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré mardi que le plan de Trump équivaudrait à un nettoyage ethnique, rapporte une journaliste du New York Times sur X.Il écrit également que Guterres a déclaré que le plan de Trump pourrait rendre un État palestinien à jamais impossible.
Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU a critiqué mercredi le plan du président américain Donald Trump de prendre le contrôle de Gaza et de transférer de force sa population palestinienne dans d’autres pays, soulignant que tout transfert ou déportation forcée de Palestiniens depuis un territoire occupé violerait le droit international.
Dans un communiqué, Volker Turk a souligné l’importance d’avancer vers la prochaine phase du cessez-le-feu, qui inclurait la libération de tous les otages et prisonniers détenus arbitrairement, la fin de la guerre et la reconstruction de Gaza, tout en respectant pleinement le droit international humanitaire et des droits de l’homme.
Plusieurs dirigeants européens ont rejeté, mercredi, le plan controversé du président américain Donald Trump visant à prendre le contrôle de Gaza et à déplacer de force sa population, les palestiniens, dans d’autres pays.
Les propositions (de Donald Trump) visant à déporter ou exiler les Palestiniens de la bande de Gaza suscitent une profonde inquiétude et peur lors des échanges que j’ai pu avoir. Ces propositions sont inacceptables au regard du droit international, a déclaré le président allemand Frank-Walter Steinmeier.
La France a également rejeté rapidement la proposition de Trump, réaffirmant que Gaza devrait rester une partie d’un futur État palestinien.
Le futur de Gaza ne doit pas s’inscrire dans une perspective de contrôle par un État tiers, mais dans le cadre d’un futur État palestinien, sous l’égide de l’Autorité palestinienne, a indiqué un communiqué du ministère français des Affaires étrangères.
La France réitère son opposition à tout déplacement forcé de la population palestinienne de Gaza, ce qui constituerait une grave violation du droit international, une attaque contre les aspirations légitimes des Palestiniens, mais aussi un obstacle majeur à la solution à deux États, a-t-il ajouté.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a quant à lui affirmé que les Palestiniens doivent pouvoir revenir chez eux et reconstruire la bande de Gaza.
L’Espagne a également rejoint le chœur des désapprobations, avec le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares rejetant fermement l’idée d’un contrôle américain sur Gaza.
Gaza est la terre des Gazaouis palestiniens. Les Gazaouis palestiniens doivent rester à Gaza, a déclaré Albares
La Chine a rejeté, mercredi, les propos du président américain Donald Trump concernant la prise de contrôle de la Bande de Gaza, affirmant qu’elle s’opposait au déplacement forcé des Palestiniens vers les pays voisins, ont rapporté les médias d’Etat.
Pékin a toujours pensé que les Palestiniens gouvernant la Palestine était le principe fondamental de la gouvernance d’après-guerre à Gaza, a déclaré Lin Jian, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
De son côté, le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan a jugé inacceptables mercredi les déclarations du républicain, de retour à la Maison Blanche depuis le 20 janvier. Expulser les Palestiniens de Gaza est une question que ni nous, ni les pays de la région ne peuvent accepter. Il n’est même pas question d’en discuter, a déclaré avec fermeté le ministre lors d’un entretien à l’agence de presse turque.
Les Émirats arabes unis ont exprimé, mercredi soir, leur rejet catégorique de toute atteinte aux droits du peuple palestinien et de toute tentative de déportation, appelant à une solution politique conduisant à la création d’un État palestinien indépendant.
L’Arabie saoudite poursuivra sans répit ses efforts pour l’établissement d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale et n’établira pas de relations diplomatiques avec Israël sans cela, a déclaré le ministère saoudien des Affaires étrangères sur X.
L’Egypte et la Jordanie, que Trump a évoqué comme pays d’accueil, refusent catégoriquement de recevoir les quelque 2 millions de Gazaouis que Trump veut déménager.
C’est aux côtés d’un Benyamin Netanyahu ravi que Donald Trump a affiché hier soir sa volonté de prendre le contrôle de Gaza.
Le Premier ministre israélien n’est pas le seul dans son pays à approuver le plan du président américain. C’est presque toute la classe politique israélienne qui y trouve un intérêt pour régler le conflit israélo-palestinien.
Avec ce plan, Donald Trump donne le sentiment de vouloir appliquer la loi du plus fort, en l’occurrence les Etats-Unis. Mais le président américain va se heurter à la réalité du droit international. Il n’y a aucune légitimité juridique au déplacement forcé des populations qui viole un principe fondamental, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Mais ces propos rappellent d’autres idées lancées par le président américain, comme celles d’annexer le canal de Panama et le Groenland, faire du Canada le 51e État américain, ou encore d’envoyer les criminels endurcis américains au Salvador. Et comme les autres, sa proposition bute sur une multitude d’obstacles.