Le Niger ordonne l’expulsion de l’ambassadeur français Sylvain Itté
Selon un courrier du ministère des Affaires Etrangères du Niger, adressé à Paris et daté de mardi 29 août, l’ambassadeur français à Niamey, Sylvain Itté « ne jouit plus de privilèges et immunités attachés à son statut de membre du personnel diplomatique de l’ambassade de France ».
Ses « cartes diplomatiques et visas » ainsi que ceux des membres de sa famille « sont annulés », précise la lettre, ajoutant que les services de police nigériens « sont instruits afin de procéder à son expulsion ».
Les militaires au pouvoir au Niger haussent le ton contre la France. Ils annoncent avoir « instruit » les services de police de la nécessité de procéder à l’expulsion de l’ambassadeur français Sylvain Itté. Paris refuse catégoriquement de de se conformer à un ultimatum exigeant son départ.
Le Front patriotique pour la souveraineté du Niger (FPSN), une organisation créée au lendemain du putsch du 26 juillet et hostile à la présence militaire française au Niger, a qualifié mercredi Sylvain Itté de « citoyen français en situation irrégulière »
« Il peut rester le temps qu’il voudra dans l’enceinte de l’ambassade parce que c’est un citoyen français et que l’ambasssade est une portion du territoire français (…) mais lorsqu’il (en) sortira (…) informez les autorités policières chargées de la répression de l’immigration », a déclaré Ibrahim Bana, un responsable de ce mouvement, qui a par ailleurs appelé à « n’intenter aucune action (violente) » contre le diplomate.
Vendredi soir, les militaires au pouvoir au Niger avaient donné 48 heures au diplomate français pour quitter le territoire, ce que Paris a refusé, arguant que ce gouvernement était illégitime et n’avait aucune autorité pour fonder une telle requête.
À l’expiration de ce délai, Sylvain Itté, dont Emmanuel Macron a salué mardi le travail, se trouvait toujours en poste à Niamey. Aucun mouvement inhabituel n’a été observé cette semaine aux abords de l’ambassade.
Jeudi, le porte-parole de l’état-major français, le colonel Pierre Gaudillière, a averti que « les forces militaires françaises sont prêtes à répondre à tout regain de tension qui porterait atteinte aux emprises militaires et diplomatiques françaises au Niger » et que « des dispositions ont été prises pour protéger ces emprises ».