Le Parlement de l’Est de la Libye suspend sa participation aux pourparlers de Genève
Le parlement de l’Est de la Libye, partisan du maréchal Khalifa Hifter, a annoncé lundi la suspension de sa participation aux pourparlers de paix politiques à Genève.
Les deux camps rivaux libyens invités par l’ONU à des pourparlers politiques mercredi à Genève ont annoncé séparément avoir suspendu leur participation au dialogue, invoquant des raisons différentes.
Le Parlement basé dans l’est du pays a annoncé qu’il ne participerait pas à la réunion parce que la mission de l’ONU en Libye n’a pas approuvé la totalité de ses 13 représentants, tandis que son rival, le Conseil d’Etat basé à Tripoli, a indiqué qu’il préférait attendre qu’un progrès soit réalisé dans les négociations militaires.
L’ONU prévoyait une réunion des législateurs des deux côtés à Genève, mercredi, pour mettre fin à la guerre en cours afin de prendre le contrôle de la capitale libyenne, Tripoli.
Dans une déclaration, la Mission des Nations Unies a affirmé qu’elle avait travaillé avec les parties pour préparer un projet d’accord de cessez-le-feu permanent et faciliter le retour en toute sécurité des civils, grâce à un mécanisme de surveillance conjoint dirigé et supervisé à la fois par la Mission d’appui des Nations Unies en Libye et la Commission militaire mixte.
Khalifa Haftar a accusé Recep Tayyip Erdogan et Fayez al-Sarraj, qui se sont rencontrés jeudi à Istanbul, de ne pas respecter les engagements issus d’une conférence internationale tenue en début d’année à Berlin. Lors de cette conférence, la communauté internationale s’est engagée à ne pas s’ingérer dans le conflit libyen. « Notre patience atteint ses limites », a averti le maréchal.
Pour lui, les pourparlers de Genève ne pourront aboutir que si sont effectifs le « retrait des mercenaires syriens et turcs, la fin des livraisons d’armes de la Turquie à Tripoli, et la liquidation des groupes terroristes ».
L’émissaire de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, a jugé que la mise en place d’un cessez-le-feu durable était une mission « très difficile » mais « pas impossible ».