Le Parlement européen appelle Ankara à respecter les droits de l’homme
Le Parlement européen a appelé jeudi, à la libération immédiate et inconditionnelle du politicien de l’opposition turque Selahattin Demirtas, et a déclaré que sa détention depuis 2016 avait pour but de le priver de ses droits fondamentaux.
Le Parlement européen a également souligné l’importance du respect des droits de l’homme en Turquie, afin de développer les relations avec Ankara.
Il a également confirmé que l’ancien chef du HDP, détenu dans la prison turque d’Edirne, était maltraité.
Un membre de la Commission européenne, Helena Daly, a souligné l’importance de ce dossier dans le développement des relations euro-turques.
Cette position ferme s’est accompagnée du lancement de pourparlers séparés entre le coordinateur de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, et le ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, à Bruxelles aujourd’hui.
Lors d’une conférence de presse conjointe, Borrell a indiqué qu’il avait discuté de la situation des droits de l’homme en Turquie avec le ministre turc.
Alors que Cavusoglu a déclaré, la Turquie et l’Union européenne devraient prendre des mesures concrètes afin de maintenir une atmosphère positive entre elles.
Il est à noter que l’Union européenne accueille une série de réunions euro-turques sur la crise des relations entre les deux parties jeudi et vendredi.
Vendredi, Cavusoglu devrait rencontrer le président du Conseil européen, Charles Michel.
Ces discussions coïncident avec les discussions tenues par le Parlement européen séparément sur la détérioration de la situation des droits de l’homme et la violation des droits des responsables du HDP,en commençant par Demirtas.
Auparavant, la Cour européenne des droits de l’homme avait fermement condamné Ankara le maintien en détention du chef de l’opposition turque, Selahattin Demirtas, détenu dans les prisons du régime turc depuis novembre 2016, appelant à sa « libération immédiate ».
Dans un communiqué, la Cour européenne constaté plusieurs violations de la Charte européenne des droits de l’homme et ordonne la libération immédiate » de Demirtas, ancien candidat aux élections présidentielles et l’un des opposants les plus en vue du président du régime turc, Recep Tayyip Erdogan.
Et en juin dernier, la Cour constitutionnelle turque a jugé que l’arrestation de Demirtas constituait une violation de ses droits.
Ankara accuse Demirtas de terrorisme et encourt jusqu’à 142 ans de prison s’il est reconnu coupable dans son procès principal.Auparavant, « Human Rights Watch » avait appelé le mois dernier la Turquie à libérer immédiatement le politicien kurde, conformément à une décision rendue par la Cour européenne des droits de l’homme en 2018.
Bien que les tribunaux turcs aient ordonné la libération conditionnelle de Demirtas après la décision du tribunal européen, il est toujours détenu dans une prison de la ville d’Edirne, au nord-ouest du pays, à environ 250 kilomètres au nord-ouest d’Istanbul, pour y purger une peine distincte.
Erdogan accuse le HDP d’être le front politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe armé illégal qu’Ankara et ses alliés occidentaux qualifient de terroristes.
par: Arab Observer