Le Parlement européen a approuvé l’accord commercial post-Brexit
Le Parlement européen s’est prononcé en faveur de l’accord commercial de l’UE avec le Royaume-Uni, le Premier ministre britannique Boris Johnson a salué mercredi ce vote, dont l’issue favorable ne faisait aucun doute, comme la dernière étape d’un long voyage.
Le Parlement européen a approuvé l’accord commercial conclu par l’Union Européenne (UE) avec le Royaume-Uni, mettant un point final au dossier du Brexit, selon le résultat d’un vote officiellement annoncé mercredi 28 avril. À l’issue du scrutin, organisé mardi soir, 660 députés ont approuvé le texte, 5 s’y sont opposés et 32 se sont abstenus, sur 697 votants.
L’issue de ce scrutin, sur fond de tensions persistantes entre Londres et Bruxelles, ne faisait guère de doute, le président du Parlement européen, David Sassoli, ayant lui-même salué dans la soirée un vote sur « l’accord le plus ambitieux jamais conclu par l’UE avec un pays tiers ».
Ce traité « peut constituer la base sur laquelle nous construisons une nouvelle relation UE-Royaume-Uni tournée vers l’avenir », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a salué, mercredi, ce vote comme « la dernière étape d’un long voyage ». Cet accord « apporte de la stabilité à notre nouvelle relation avec l’UE en tant que partenaires commerciaux d’importance vitale, alliés proches et égaux souverains », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le feu vert des eurodéputés sur cet accord conclu in extremis le 24 décembre dernier était devenu urgent : l’application provisoire du texte, effective depuis le début de l’année, s’achève vendredi. Et le Royaume-Uni exclut toute prolongation.
Les relations entre Londres et Bruxelles ont déjà été profondément affectées par la décision britannique de quitter le marché unique – officielle depuis le 31 janvier 2020, mais effective seulement depuis le début de l’année.
Sur le plan des échanges, les exportations européennes vers le Royaume-Uni ont reculé de 20,2 %, quand les importations britanniques dans l’UE ont baissé de 47 % au cours des deux premiers mois de 2021, selon Eurostat.
À cela s’ajoute une crise de confiance entre les deux partenaires, après plusieurs décisions de Downing Street remettant en cause le précédent accord conclu avec l’UE, le traité de 2019 sur le Brexit, qui organise le divorce.
Les Européens reprochent notamment à Londres d’avoir violé le protocole irlandais contenu dans ce traité, en reportant certains contrôles douaniers et sanitaires qui devraient être menés entre la province britannique d’Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni, afin d’éviter le retour d’une frontière sur l’île d’Irlande.
En signe de protestation, les eurodéputés ont longtemps retardé le moment de fixer une date pour donner leur feu vert à l’accord commercial.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, dont les services ont entamé une procédure contre le Royaume-Uni pour violation du protocole, a assuré aux eurodéputés que l’UE n’hésiterait pas si nécessaire à utiliser contre Londres les mesures de compensation unilatérales prévues par l’accord.
Le gouvernement britannique ne doit pas prendre ce vote comme un chèque en blanc ou un vote de confiance aveugle, a prévenu l’eurodéputé luxembourgeois Christophe Hansen (PPE, droite).
D’autres points de friction restent en suspens des deux côtés de la Manche, comme en témoigne la menace mardi de la France de prendre des « mesures de rétorsion » contre les services financiers britanniques si l’accord post-Brexit sur la pêche n’était pas mis en appliqué.
par: Arab Observer