Le parlement irakien donne confiance au gouvernement d’Al-Kadhimi
Après six mois de crise politique, l’Irak s’est doté d’un gouvernement. L’ancien chef des renseignements, Mustafa Al-Kadhimi, 53 ans, a obtenu, dans la nuit du mercredi 6 au jeudi 7 mai, la confiance du Parlement irakien.
Le Parlement irakien a approuvé la majorité des ministres proposés par le Premier ministre désigné Moustafa al Kadhimi pour composer le nouveau gouvernement, ont déclaré des élus, mettant fin à plusieurs mois d’impasse politique depuis la démission d’Adel Abdoul Mahdi.
Les noms proposés par Kadhimi pour les principaux portefeuilles – dont l’Intérieur, la Défense et les Finances – ont été adoptés lors d’un vote sur la composition du gouvernement, ont dit des parlementaires. Toutefois certains noms ont été refusés, et le Premier ministre devra donc composer dans un premier temps avec un gouvernement tronqué.
Les partis chiites, sunnites et kurdes ne lui ont toutefois laissé aucune marge de manœuvre pour composer le « cabinet de solutions » qu’il appelait de ses vœux face à la conjonction des crises. S’accrochant bec et ongles au système de répartition confessionnelle et ethnique des postes, qui favorise depuis 2003 la corruption et le clientélisme, chaque camp et parti a défendu sa quote-part de portefeuilles ministériels et ses candidats.
Seuls quinze ministres sur vingt-deux ont été avalisés. Aucun nom n’a été proposé au pétrole et aux affaires étrangères, toujours disputés. Hormis des personnalités de premier plan à l’intérieur et aux finances, « la plupart ont des profils de directeurs d’administration : ni politiciens ni technocrates de haut vol », commente un observateur.
Le spectacle des arrangements politiques menés jusqu’à la dernière minute dans l’enceinte du Parlement tranche avec l’urgence de la crise provoquée par la chute des cours du pétrole et la pandémie de Covid-19, qui a fait près de 100 morts dans le pays. Les revenus tirés des exportations pétrolières pour avril confirment de sombres prédictions. Deuxième pays producteur de l’OPEP – le cartel des pays exportateurs de pétrole –, l’Irak, qui tire 95 % de ses recettes de l’or noir, a vu ces revenus chuter à 1,4 milliard de dollars (1,3 milliard d’euros) en avril, contre 2,9 milliards de dollars en mars.
par: Arab Observer