Le parlement irakien élit Abdel Latif Rachid comme président
Le Parlement irakien a élu jeudi 13 octobre le Kurde Abdel Latif Rachid président de la république, première étape pour extirper le pays d’une grave crise politique, encore illustrée par des tirs de roquettes juste avant le vote. Dans la foulée, le nouveau président a chargé jeudi Mohamed Chia al-Soudani, un ancien ministre et deux fois député, de former un gouvernement pour sortir le pays de l’impasse politique.
Abel Latif Rashid a immédiatement désigné Mohamed Chia al-Soudani à ce poste, comme l’espérait le cadre de coordination, lorsqu’il a apporté son soutien au nouveau président.
Le nouveau Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani a espéré former son équipe « le plus rapidement possible ». « Nous félicitons le frère Mohamed Chia al-Soudani », a tweeté le Premier ministre sortant Moustafa al-Kazimi.
La tenue et le succès de ce scrutin marque un revers pour le leader chiite Moqtada al-Sadr, farouche opposant au Cadre de coordination et dont le mouvement était majoritaire au parlement. Cela avant que les 73 députés ne démissionnent. En juillet, ses partisans avaient envahi le parlement pour empêcher l’élection du président et la désignation du Premier ministre.
En filigrane transparaissent les luttes d’influences entre les deux pôles chiites se disputant le pouvoir: d’un côté les factions pro-Iran du Cadre de coordination, premier bloc au Parlement, de l’autre l’imprévisible chef religieux Moqtada Sadr.
Le nouveau président et ancien ministre Adbel Latif Rachid, ingénieur hydraulique de 78 ans formé au Royaume-Uni et versé dans les questions environnementales, était un candidat de compromis pour un pays polarisé. Il a vu sa candidature resurgir à la dernière minute. Car les factions pro-Iran qui dominent le Parlement cherchaient à accélérer le calendrier politique pour former un gouvernement.
Au poste largement honorifique de président de la République, Latif Rachid, comme l’appellent familièrement les Irakiens, succède à Barham Saleh pour un mandat de quatre ans. Tous deux sont issus de l’Union patriotique du Kurdistan (UPK), parti historique de la minorité kurde que M. Rachid a représenté dans les années 1990 à Londres. Proche de Jalal Talabani, fondateur de l’UPK, M. Rachid depuis 2010 un poste de conseiller présidentiel – loin des projecteurs. Il est désormais affilié au Parti démocratique du Kurdistan (PDK).
par: Arab Observer