Le Parlement libyen ouvre la porte au candidats au poste de Premier ministre
Le Parlement libyen a annoncé lundi son intention de désigner un nouveau Premier ministre à la tête du gouvernement intérimaire, une démarche susceptible d’exacerber les luttes de pouvoir.
Le mandat de Dbeibah s’est théoriquement achevé le 25 décembre dernier et le Parlement avait déjà précisé les conditions pour postuler au poste de Premier ministre. Il s’agit surtout de signer un engagement à ne pas se présenter à la prochaine présidentielle. Cette démarche divise les députés et est susceptible d’exacerber les luttes de pouvoir.
Le Parlement estime que le mandat de l’exécutif actuel avait expiré avec le report des élections mais M. Dbeibah répète à l’envi qu’il ne cédera le pouvoir qu’à un gouvernement sorti des urnes. A l’issue d’une session tenue à Tobrouk (est), le porte-parole du Parlement Abdallah Bliheq a annoncé l’ouverture des candidatures pour le poste de Premier ministre, précisant que les candidats retenus seraient auditionnés par les députés le 7 février.
Le Parlement se réunira le lendemain pour « choisir » un nouveau Premier ministre intérimaire, a-t-il ajouté. « Le gouvernement continuera d’exercer ses fonctions jusqu’aux élections », a réagi M. Dbeibah à l’annonce du Parlement, accusant le président de la Chambre, Aguila Saleh, un cacique de l’Est, de chercher à « entretenir les divisions ». « La plupart des acteurs internationaux rejettent la vision du président du Parlement pour la période de transition », a-t-il ajouté, cité par les médias locaux.
La démarche du Parlement ne fait pas l’unanimité, y compris parmi ses députés, dont certains avaient appelé au maintien de l’actuel gouvernement jusqu’à de futures élections. La Mission d’appui de l’ONU en Libye (Manul) elle aussi insiste pour qu’une nouvelle date de la présidentielle soit fixée, plutôt que d’opérer un remaniement gouvernemental.
Selon des informations, huit candidats ont déjà déposé leurs dossiers auprès du président du Parlement. Parmi eux, figurent des responsables de l’ouest libyen et, à leur tête, l’ancien ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha.
Le parlement libyen, se basant sur les textes de l’accord politique signé à Genève fin 2020, considère que le mandat de l’actuel exécutif avait expiré avec le report des élections.
Dans un communiqué conjoint publié fin décembre, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie ont réclamé que soit décidé rapidement un nouveau calendrier électoral. Semblant anticiper une aggravation des luttes de pouvoir, ces cinq pays ont aussi apporté leur soutien à la poursuite du mandat de l’exécutif actuel à Tripoli jusqu’à la tenue effective des élections.
Le porte-parole du parlement a indiqué de son côté, que « certains ambassadeurs » ainsi que la conseillère du secrétaire général de l’ONU pour la Libye ont été appelés à « ne pas s’immiscer dans les affaires libyennes ».
par: Arab Observer