Le Parlement libyen décide la rupture des relations avec la Turquie
Le Parlement libyen, qui ne reconnaît pas la légitimité du Gouvernement d’union nationale (GNA) établi à Tripoli, a voté samedi la rupture des relations avec la Turquie, et l’annulation de l’accord de collaboration militaire entre le GNA et la Turquie.
Le parlement élu établi dans l’est libyen, à Benghazi, a voté à l’unanimité samedi 4 janvier en faveur de la rupture des relations avec la Turquie et pour l’annulation de l’accord militaire entre le gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez el-Sarraj et Ankara.
Il a également décidé de remettre le dossier de Fayez el-Sarraj et de tous ceux qui ont contribué à la signature de ce document au parquet général pour une enquête sur leurs activités.
Conformément à la décision du parlement, l’accord de collaboration militaire signé fin novembre 2019 entre Fayez el-Sarraj et Recep Tayyip Erdogan est interdit de publication dans la presse officielle.
En outre, d’après le quotidien égyptien privé Youm7, les députés ont décidé de fermer l’ambassade de Turquie en Libye. Ils ont appelé le Conseil de sécurité des Nations unies, la Ligue arabe, l’Union africaine, l’Union européenne et d’autres organisations internationales à retirer leur approbation au gouvernement de Fayez el-Sarraj établi à Tripoli.
Le parlement libyen a également mandaté l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar pour fermer tous les ports, aéroports et postes frontière qui sont contrôlés par les groupes armés, a ajouté des sources de presse.
Abdallah Bleheq a indiqué que le parlement libyen avait aussi voté « l’abrogation » de l’accord de Skhirat (Maroc, en 2015), qui a donné naissance au GNA, et appelé les Etats et organisations internationales à « retirer leur reconnaissance au GNA ».
La Grande Assemblée nationale de Turquie a adopté jeudi 2 janvier une motion autorisant l’envoi de troupes turques en Libye pour aider le GNA de Fayez el-Sarraj, avait fait savoir le président du parlement, Mustafa Sentop. Le 26 décémbre dernier, le GNA avait officiellement demandé l’aide militaire «aérienne, terrestre et maritime» de la Turquie pour faire face à l’avancée de l’ANL du maréchal Haftar.
Khalifa Haftar a annoncé pour sa part le 3 janvier la «mobilisation générale» et le «djihad» contre une éventuelle intervention militaire turque en Libye.
«L’ennemi regroupe ses forces pour envahir la Libye et asservir notre peuple» et a trouvé «parmi les traîtres ceux qui ont signé avec lui un accord de soumission, d’humiliation et de honte», a-t-il indiqué, évoquant l’accord militaire entre Ankara et le GNA.
Le GNA et le maréchal Haftar se disputent le pouvoir depuis plusieurs années en Libye, pays qui s’est enfoncé dans le chaos après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.