Le Parlement pakistanais vote la défiance envers Imran Khan

Des milliers de partisans d'Imran Khan descendent dans la rue pour le soutenir

Le Parlement pakistanais a voté, en faveur d’un vote de censure contre le Premier ministre Imran Khan, par 172 députés à l’issue de plusieurs semaines de crise politique, alors que l’état d’alerte maximale était décrété dans tous les aéroports et que l’armée et les forces de police étaient déployées dans les rues de le pays.

Des témoins oculaires ont déclaré que des milliers de partisans d’Imran Khan étaient descendus dans la rue pour le soutenir, après la décision de censure à son égard et une interdiction de voyager.

Toute la journée de samedi, ses soutiens ont cherché à retarder l’inéluctable, même s’ils savaient déjà ne plus avoir la majorité, certains des alliés dans la coalition au pouvoir du parti de M. Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), ayant fait défection depuis plusieurs jours.

Les deux camps n’ont cessé de s’invectiver, le ministre des Affaires étrangères, Shah Mehmood Qureshi, passant notamment une bonne partie de l’après-midi au pupitre pour défendre la position du gouvernement, dans un bel exercice d’obstruction parlementaire.

Déjà ajournée en fin de matinée, la séance l’a été une nouvelle fois en fin d’après-midi, le président du Parlement pakistanais demandant aux députés de revenir après l’« iftar », le repas du soir rompant le jeûne du ramadan.

Les échanges houleux ont continué en soirée, alors que les rumeurs les plus folles agitaient la capitale Islamabad, placée sous très forte surveillance sécuritaire.

Dans un énième rebondissement, le président de l’Assemblée et son adjoint, alliés indéfectibles de M. Khan depuis le début de la crise, ont démissionné sous la pression, après avoir fait tout leur possible pour empêcher la tenue du vote.

La plus haute instance judiciaire du pays avait ordonné que l’Assemblée soit restaurée et que le vote sur la motion de censure ait lieu.

Selon « Reuters », les forces de police et de l’armée se sont largement déployées dans les rues de la capitale, Islamabad.

Selon des informations et des témoins oculaires, l’armée pakistanaise s’est massivement déployée dans les rues de la capitale, Islamabad, après la décision de censure à Imran Khan.

Immédiatement après la décision du Parlement contre le Premier ministre pakistanais, un état d’alerte maximale a été décrété dans tous les aéroports du Pakistan, selon la chaîne « Geo News » du Pakistan.

La chaîne a rapporté que les responsables gouvernementaux ne seront pas autorisés à voyager à l’étranger sans permis de voyage, et le congé de tous les policiers de la capitale, Islamabad, a été annulé et l’état d’urgence a été déclaré dans les hôpitaux de la capitale.

Dans son discours de vendredi, Imran Khan avait répété ses accusations des derniers jours, encore ressassées samedi par M. Qureshi, selon lesquelles il avait été la victime d’une conspiration ourdie par les Etats-Unis.

Il a accusé de trahison la PML-N et le Parti du peuple pakistanais (PPP), les deux partis qui ont dominé avec l’armée la vie politique nationale pendant des décennies, pour avoir selon lui intrigué avec les Etats-Unis afin d’obtenir son départ. Washington a nié toute implication.

A l’en croire, les Etats-Unis, déjà offusqués de ses critiques répétées à l’encontre de la politique américaine en Irak ou en Afghanistan, ont été ulcérés par sa visite à Moscou le jour même du déclenchement de la guerre en Ukraine.

par: Arab Observer

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