Le Plan de paix conçu par le président Trump marquera l’histoire au Moyen-Orient
Le plan de paix pour le Moyen-Orient de l’administration Trump sera « historique », ont assuré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son rival Benny Gantz, avant de s’envoler dimanche vers Washington pour discuter de cette initiative déjà fustigée par les Palestiniens.
M. Netanyahu et son principal adversaire dans l’optique des législatives du 2 mars étaient attendus mardi dans la capitale américaine afin de discuter de ce projet qui doit être annoncé dans les prochaines heures après de multiples reports.
Mais un haut responsable israélien a indiqué qu’une première rencontre Trump-Netanyahu était prévue dès lundi, et qu’elle serait suivie par un second entretien.
« Je vais rencontrer demain (à Washington) mon ami le président américain Donald Trump qui va présenter son plan de paix. Je pense qu’une seule fois dans l’histoire se présente une telle opportunité et il nous est interdit de la manquer », a déclaré dimanche M. Netanyahu lors d’une réunion de son cabinet ministériel, à quelques heures de son départ.
« Depuis trois ans, je parle avec le président Trump et son équipe de nos besoins en matière de sécurité (…). J’ai obtenu dans toutes ces discussions une oreille attentive à la Maison Blanche aux besoins existentiels d’Israël. Je pars à Washington (…) avec l’espoir que nous pourrons faire l’Histoire », a-t-il ajouté.
M. Netanyahu, qui a déjà pu consulter le projet selon des médias américains, avait déjà indiqué samedi soir s’attendre à un plan « historique » de la part de Donald Trump, qualifié de « plus grand ami qu’Israël ait jamais eu ».
Les Etats-Unis ont présenté en juin les grandes lignes économiques de leur plan, qui prévoit environ 50 milliards d’investissements internationaux dans les Territoires palestiniens et les pays arabes voisins sur dix ans. Mais les détails concrets de ce projet et son éventuel volet politique restent l’objet de spéculations.
Benny Gantz, le chef de l’opposition israélienne et ancien chef de l’armée israélienne, doit aussi se rendre à Washington pour ces discussions, auxquelles les Palestiniens disent ne pas avoir été conviés.
« J’ai eu de nombreuses rencontres et discussions sur le Plan de paix avec les conseillers du président, des responsables de la Maison Blanche et mon ami l’ambassadeur (américain à Jérusalem) David Friedman (…). Le contenu de nos échanges comme les détails du plan resteront secrets pour le moment », a dit samedi soir M. Gantz.
« Mais je peux déjà vous dire que le Plan de paix, conçu par le président Trump marquera l’histoire comme un jalon important permettant à différents acteurs au Moyen-Orient d’aller enfin de l’avant avec un accord régional historique », a ajouté M. Gantz, qui doit lui aussi rencontrer Donald Trump dès lundi.
M. Gantz, chef du parti Kahol Lavan (« Bleu-Blanc », couleurs du drapeau israélien), a toutefois indiqué qu’il comptait revenir mardi à Jérusalem pour les premières discussions d’un comité parlementaire devant se prononcer sur la demande d’immunité de Benjamin Netanyahu, inculpé pour corruption dans une série d’affaires, un dossier clé pour la survie politique du Premier ministre.
Côté palestinien, « l’accord du siècle que le président Trump pourrait annoncer est déjà mort », estime le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas.
« Nous rejetons absolument ce que l’administration Trump a réalisé jusqu’à présent (…). Notre position est claire: Israël doit mettre fin à l’occupation des terres palestiniennes en vigueur depuis 1967 », souligne ce porte-parole, Nabil Abou Roudeina.
La colonisation par Israël de la Cisjordanie occupée et de Jérusalem-Est annexée s’est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967, mais elle s’est accélérée ces dernières années sous l’impulsion de M. Netanyahu et de son allié à Washington, qui a en plus reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël.
Le projet américain a aussi été rejeté par le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, enclave palestinienne de deux millions d’habitants séparée géographiquement de la Cisjordanie, où se limite l’autorité de Mahmoud Abbas.
Dans ce contexte, certains analystes estiment que le plan américain pourrait ranimer le conflit israélo-palestinien plutôt que de le résoudre, et s’interrogent sur le soutien international à l’initiative.