Le Premier ministre irakien envisage de démissionner après 2 mois de manifestations

Rejeté par la rue, le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi a annoncé, vendredi, qu’il allait présenter sa démission au Parlement, au lendemain de l’une des journées les plus violentes en deux mois de contestation. Cette décision intervient après le sermon du très influent grand ayatollah Ali Sistani appelant les députés irakiens à retirer leur confiance au gouvernement.

Au lendemain d’une journée meurtrière en Irak, le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi a annoncé, vendredi 29 novembre, qu’il allait présenter sa démission au Parlement.
Dans un communiqué, ses services précisent que sa décision est une réponse directe à un appel au changement lancé dans la matinée par le grand ayatollah Ali al Sistani.
Ce dernier a appelé, dans son sermon du vendredi, le Parlement irakien à retirer sa confiance au gouvernement. Figure tutélaire de la politique, Ali al Sistani, qui soutient les revendications des manifestants, a appelé à de multiples reprises le gouvernement à la « retenue ». Les violences de jeudi semblent donc avoir changé la donne.

« Le Parlement dont a émergé le gouvernement actuel est appelé à revoir le choix qu’il a fait à ce sujet et à agir dans l’intérêt de l’Irak, pour préserver le sang de ses enfants et éviter que (le pays) ne glisse dans la violence, le chaos et la destruction », a déclaré le grand ayatollah, dont le sermon a été lu à Kerbala par l’un de ses représentants, Ahmed al-Safi.

Les députés d’opposition, de l’ex- Premier ministre  irakien Haider al-Abadi et du turbulent Moqtada Sadr – le premier bloc au Parlement – se sont dit prêts à retirer leur confiance au cabinet. Aussitôt, sur la place Tahrir de Bagdad, épicentre de la contestation, la foule a explosé de joie, a constaté un correspondant sur place.

L’Irak est en proie depuis deux mois à un vaste mouvement de contestation remettant en cause le pouvoir, la corruption des élites et les ingérences étrangères, notamment iraniennes, dans le pays.

Ce mouvement inédit a donné lieu à de nombreux accrochages et débordements, qui ont franchi un nouveau cap cette semaine avec l’attaque et l’incendie du consulat iranien à Najaf et de violents affrontements qui ont fait des dizaines de morts le lendemain.

Depuis le début de la crise, le bilan des violences établi auprès de sources médicales et policières dépasse désormais les 400 morts, pour la plupart des manifestants jeunes et défilant sans armes.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page