Le président algérien nomme son nouveau gouvernement
Le nouveau président algérien Abdelmadjid Tebboune a nommé jeudi soir, deux semaines exactement après avoir pris ses fonctions, son premier gouvernement, composé de 39 membres. Onze des 28 ministres de la nouvelle équipe ont déjà été membres de l’exécutif sous Bouteflika.
C’est une première, la composition du gouvernement étant généralement rendue publique par un communiqué officiel du porte-parole de la présidence qui en a donné la composition à la télévision nationale. Le 28 décembre, Abdelmadjid Tebboune avait nommé Premier ministre Abdelaziz Djerad, un universitaire de 65 ans, ancien secrétaire général de la présidence (1993-1995) puis du ministère des Affaires étrangères (2001-2003), et l’avait chargé de constituer un gouvernement.
Plus d’un tiers (onze) des 28 ministres de plein exercice nommés jeudi l’étaient déjà dans le gouvernement sortant ou dans une des équipes gouvernementales des 20 ans de présidence d’Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission le 2 avril sous la pression d’un mouvement (« Hirak ») de contestation inédit. On est donc loin du renouvellement exigé par ce « Hirak » qui réclame le démantèlement du « système » dirigeant l’Algérie depuis son indépendance en 1962.
Le président algérien Tebboune, 74 ans, fut longtemps lui-même ministre de Bouteflika, qui en fit son Premier ministre en mai 2017 avant de le limoger moins de trois mois plus tard. En prenant ses fonctions, il avait tendu la main au « Hirak », né le 22 février pour fonder une « nouvelle République ».
Sabri Boukadoum conserve ainsi le portefeuille des Affaires étrangères, dont il était déjà le titulaire dans le gouvernement de Noureddine Bedoui, nommé le 31 mars par le président algérien Bouteflika, deux jours avant sa démission.
Kamel Beldjoud, le ministre de l’Habitat dans le gouvernement Bedoui, devient ministre de l’Intérieur, poste dont il assurait l’intérim depuis le limogeage le 19 décembre de son titulaire Salah Eddine Dahmoune, coupable d’avoir traité les manifestants du « Hirak » de « traîtres, mercenaires, homosexuels ».