Le président américain place la Turquie devant trois options
Le président américain Donald Trump a évoqué jeudi la possibilité d’une médiation américaine dans le conflit entre la Turquie et les Kurdes, après le début de l’agression d’Ankara contre une milice kurde dans le nord-est de la Syrie.
« Nous avons un des trois choix suivants: envoyer des milliers de soldats pour gagner militairement, frapper la Turquie très dur financièrement et avec des sanctions, et jouer les médiateurs en vue d’un accord entre la Turquie et les Kurdes! », a écrit le président américain dans un tweet. Il n’a pas fourni davantage de précisions sur cette dernière option, et n’a notamment pas dit si les diplomates américains étaient déjà en train de tenter une telle médiation. Le président américain Donald Trump a laissé le champ libre à l’oagression turque sur le plan militaire en retirant les soldats américains qui se trouvaient en Syrie près de la frontière avec la Turquie. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a donc lancé son agression mercredi contre une milice kurde qu’il accuse de « terrorisme », alors qu’elle est l’alliée des Etats-Unis et des Occidentaux dans la lutte contre le groupe terroriste Etat islamique (EI).
Le président américain est depuis sous le feu des critiques de la classe politique américaine, et notamment de son propre camp républicain, pour avoir « abandonné les Kurdes » et pris le risque d’ouvrir la voie à une résurgence de l’EI. Face à ce tollé, il a assuré qu’il sanctionnerait l’économie turque si l’agression en Syrie dépassait « les bornes », sans préciser où il plaçait la ligne rouge. Interrogé à ce sujet jeudi dans un entretien pour l’émission télévisée « Full Court Press », qui sera diffusée dimanche, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a refusé de « décrire précisément » cette ligne rouge. « Mais je peux vous assurer que les dirigeants turcs savent très bien de quoi il s’agit », a-t-il ajouté, selon des extraits diffusés aux médias. « Nous reconnaissons que la Turquie a des intérêts sécuritaires légitimes » face à « des organisations qu’elle a désignées comme terroristes », et a donc « le droit de se défendre », mais « nous n’abandonnons pas les Kurdes », a-t-il expliqué.
« S’il y a un massacre des Kurdes, ou s’il y a un comportement qui ne correspond pas à ce qu’Erdogan a promis de faire à Le président américain Donald Trump », ce dernier « aura recours aux sanctions économiques et à tous les outils de la diplomatie américaine pour tenter de convaincre les Turcs qu’ils doivent arrêter », a prévenu le secrétaire d’Etat.