Le président tunisien annonce un dialogue national qui définit la forme du système politique du pays
Dans un discours prononcé à l’occasion du 66e anniversaire de l’indépendance de son pays, le président tunisien Kaïs Saïed a annoncé, lundi, un dialogue national qu’il convoquera dans les prochains jours afin de définir les caractéristiques du système de gouvernement que son pays adoptera avant de former un comité qui sera chargé de formuler des réformes politiques et constitutionnelles.
Le président de la République, Kaïs Saïed a annoncé, la réussite de la consultation électronique qu’il avait lancé il y a quelques mois, et dont la première partie vient de s’achever hier.
Le président tunisien a assuré que cette consultation allait constituer la première étape d’un dialogue national plus global.
Il s’agissait, en effet, d’une première, puisque, auparavant, le président ne voulait rien entendre de ce dialogue, ni de ceux qui y appelaient. Ce qui l’avait, en fait, laisser entreprendre cette façon particulière de consultation.
Le chef de l’Etat a ouvert le Dialogue républicain en présence de plusieurs centaines de participants de la majorité, de la société civile et de personnalités invitées à la cérémonie d’ouverture dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. « Nous sommes tous mobilisés autour des idéaux de paix (…) il n’y a pas de sujet tabou, nous sommes là pour percer l’abcès (…), pour laver le linge sale en famille », a-t-il lancé de la tribune, encadré par deux membres russes de sa garde rapprochée, les visages masqués.
Les réactions ont varié lundi à l’annonce du président Saïed, alors que le Mouvement populaire, par exemple, était le principal partisan de la piste du 25 juillet, son secrétaire général, Zuhair Maghzawi, a vivement critiqué le discours de Saïed et la première ministre Najla Bouden.
De son côté, le secrétaire général de l’Union du travail, Noureddine Taboubi, a poursuivi sa critique de Saïd, déclarant lundi : « La leçon n’est pas dans la signature des décrets », faisant référence aux décrets présidentiels signés par Saïd, mais plutôt dans leur utilité.
Les observateurs locaux estiment que la marche choisie par le président marginalise largement le rôle des organisations importantes du pays ainsi que des partis politiques, des partis auxquels Saïd refuse de parler, ce qui a poussé certains d’entre eux qui ont soutenu la piste du 25 juillet à changer d’avis vers plus durcissement de la piste mentionnée.
Mais, maintenant, on a l’impression que Kaïs Saïed est revenu à de meilleurs sentiments, à ce sujet, puisqu’il semble envisager un dialogue national, même s’il ne consent, pour le moment, qu’une sorte de suite à la consultation électronique. Ce qui n’a, néanmoins, pas manqué d’attirer l’attention de certains observateurs. Et ils se demandent ce qui aurait, dans ce cas, pu faire changer d’avis le président.
par: Arab Observer