Le président tunisien entame les préparatifs du dialogue national
En réponse aux demandes de plusieurs organisations nationales et partis politiques, le président tunisien a annoncé le début de l’organisation d’un dialogue national visant à mettre fin à la crise politique et économique dans le pays.
Saïed a souligné que le dialogue national ne sera pas « avec ceux qui ont pillé les ressources du peuple et en ont abusé, ou ont tenté de renverser l’État et de le faire exploser de l’intérieur et de nuire à sa continuité et à son unité », faisant allusion au Mouvement de la Fraterniré Ennahdha et à ses partis alliés, ainsi que des députés et partis qui ont participé à la session parlementaire A du 30 mars dernier, au cours de laquelle ils ont voté la loi pour mettre fin à la situation exceptionnelle que Saïed imposait depuis l’été de l’année dernière et faire tomber ses décrets présidentiels.
En préparation de ce dialogue, le président tunisien a commencé à tenir de vastes consultations qui ont inclus les organisations nationales et la société civile.
Le président de la république, Kaïs Saïed, s’est entretenu à Carthage avec le président de la ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), Jamel M’salem.
Le chef de l’Etat a affirmé « le respect de la loi, des libertés et des droits », affirmant « le rôle de la ligue dans l’organisation d’un dialogue s’appuyant sur les résultats de la consultation électronique », selon un communiqué de la présidence.
Jamel Msalem, président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, a déclaré, dans Midi Show de ce mardi 5 avril 2022, que le président de la République, Kais Saïed, pense que le dialogue national doit être ouvert à toutes les parties civiles qui veulent prendre part à ce processus.
Il a ajouté que Kais Saïed a confié à la LTDH que les partis qui ont « commis des crimes » contre les Tunisiens et engendré la crise économique, seront automatiquement exclus du dialogue.
Msalem a souligné que les modalités du dialogue sont à l’étude et que les résultats de la consultation nationale seront à son ordre du jour. Il a aussi dit que la LTDH a proposé d’inclure les libertés et les droits économiques et sociaux dans ce dialogue.
Kaïs Saïed a reçu, par ailleurs, la présidente de l’Union nationale de la femme tunisienne (UNFT).
Le chef de l’Etat a affirmé « l’importance de préserver les acquis de la femme, et de les consolider davantage », selon un deuxième communiqué.
Il a appelé « à renforcer le rôle central de la femme, en cette étape importante de l’histoire de la Tunisie, à travers une participation efficiente à un dialogue répondant aux aspirations du peuple tunisien exprimées à travers la consultation électronique ».
Le chef de l’Etat avait rencontré vendredi dernier le bureau exécutif de l’UGTT, conduit par son Secrétaire Général, Noureddine Taboubi, le bureau exécutif de l’UTICA, à sa tête son président Samir Majoul, ainsi que le bâtonnier de l’ordre des avocats, Ibrahim Bouderbela.
Il était particulièrement question du dialogue devant être mené sur la base des résultats de la consultation nationale qui s’est déroulée du 15 janvier au 20 Mars, avec la participation 534 915 Tunisiens, ayant voté, notamment, dans leur écrasante majorité (86,4 %), pour l’instauration d’un régime présidentiel.
par: Arab Observer