Le président tunisien menace Ennahda de dissoudre le parlement
Le président tunisien a reçu, ce lundi 17 février, le chef du gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes, Youssef Chahed, et le numéro 1 d’Ennahdha et président de l’Assemblée des représentants du peuple, Rached Ghannouchi, au Palais de Carthage, une rencontre »historique » selon Kaïs Saïed.
« La Tunisie vit une crise sans précédent depuis l’indépendance, mais nous pourrons la surmonter en nous référant à la loi, car le texte est clair », a attaqué le président de la République son propos.
« Nous suivons la Constitution et non les interprétations et les ‘fatwas’ infondées et loin d’être innocentes. » a-t-il ajouté.
Le président de la République a également fait savoir que le Parlement ne peut retirer la confiance au gouvernement de gestion des affaires courantes, car il doit poursuivre l’exercice de ses fonctions jusqu’à ce que le nouveau gouvernement soit formé et entame sa mission. Aussi ses prérogatives sont-elles limitées et il n’est plus, politiquement, responsable, sa charge étant uniquement de veiller à la continuité de l’Etat, d’assurer la sécurité et d’appliquer les conventions ratifiées, selon lui.
Le Président tunisien Kaïs Saïed a déclaré qu’il dissoudra l’Assemblée des représentants à partir du 15 mars et appellera à des élections anticipées à défaut d’un vote de confiance pour valider le futur gouvernement, rapportent les médias.
«Si le gouvernement qui sera présenté au parlement n’obtient pas sa confiance, il y aura une dissolution du parlement et un recours au peuple qui détient la souveraineté», a-t-il annoncé.
La composition du futur gouvernement tunisien a été annoncée le 15 février par le nouveau Premier ministre, Elyes Fakhfakh, qui a été désigné après l’échec d’un premier cabinet formé sous l’influence du parti Ennahdha, et rejeté par le parlement.
Il a expliqué qu’en vertu de l’article 89 de la Constitution, il avait désigné Elyes Fakhfakh pour former le gouvernement après des concertations et des propositions écrites, suite à l’échec de la formation du gouvernement Jemli, nommé par le parti ayant obtenu le plus grand nombre de voix aux législatives.
« Le gouvernement pourrait ne pas passer mais je tranquilise tous les Tunisiens qu’il n’y a aucune vacance constitutionnelle » a-t-il rassuré ajoutant qu’en tant que garant de la continuité de l’Etat et responsable de l’application de la Constitution, c’est à elle qu’il se référera et que, le cas échéant, il va se tourner vers le peuple à qui, selon lui, le dernier mot revient.