Brexit: un accord commercial avec le Royaume-Uni restait toujours incertain
Le négociateur en chef de l’UE avec le Royaume-Uni, Michel Barnier, a affirmé mercredi aux États membres qu’un accord commercial avec Londres restait toujours incertain, à un mois de la fin de la période de transition post-Brexit, selon des sources européennes.
Il ne reste à Londres et Bruxelles que très peu de temps pour s’entendre sur un texte qui entrerait en vigueur le 1er janvier prochain, quand le Royaume-Uni, qui a officiellement quitté l’UE le 31 janvier dernier, cessera définitivement d’appliquer les normes européennes.
Les discussions, entamées en mars, butent toujours sur trois points : l’accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques, les garanties réclamées aux Britanniques en matière de concurrence et la manière de régler les différends dans le futur accord.
Si aucun accord n’est trouvé, ce seront, en effet, les règles de l’Organisation mondiale du commerce qui s’appliqueront, avec donc des droits de douane et des contrôles phytosanitaires pour les produits alimentaires, par exemple.
Le Royaume-Uni se prépare cependant à une sortie sans accord. La mise en place d’un centre d’opérations ouvert 24h/24 et sept jours sur sept a été annoncée pour fournir toutes les informations nécessaires et fluidifier le passage en douane des camions, éviter les files d’attente pour le transport des marchandises…
« Nous approchons rapidement du moment où ça passe ou ça casse », a affirmé un diplomate européen. « Ce matin, la capacité des négociateurs à surmonter » leurs divergences « n’est toujours pas claire », a-t-il ajouté.
« Barnier ne peut pas dire si les conditions pour un accord seront réunies dans les prochains jours », a renchéri une deuxième source, affirmant que les 36 prochaines heures, jusqu’à jeudi soir, seraient décisives.
Les négociations ont repris à Londres ce week-end et doivent se poursuivre mercredi et jeudi. Les ambassadeurs de quelques États membres ont fait part à Michel Barnier d’une certaine « frustration », voire d’une « nervosité » face au surplace dans les négociations, en particulier les États les plus concernés par un accord sur la pêche avec le Royaume-Uni (France, Danemark, Pays-Bas ou Belgique).
Ces États craignent que l’UE n’accorde trop de concessions aux Britanniques afin de conclure enfin un accord.
Ces mêmes sources ont affirmé que les 27 préféraient prendre le temps de négocier « un bon accord » sans se laisser presser par un calendrier qui semble de plus en plus intenable, surtout s’il faut laisser du temps aux parlements britannique et européen pour ratifier le futur texte avant la fin de l’année.
par: Arab Observer