France : Un projet de loi contre le séparatisme islamiste
Emmanuel Macron a annoncé ses premières mesures contre le « séparatisme islamiste » depuis Mulhouse, puis il a remis le couvert dans son discours au Panthéon à l’occasion des 150 ans de la proclamation de la République en défendant la notion de « patriotisme républicain » et pointant, notamment, le séparatisme, la République indivisible n’admet aucune aventure séparatiste, a-t-il ainsi déclaré.
Le projet de loi qui vise à contrer les groupes « hostiles à la République » devrait être présenté cet automne en Conseil des ministre, selon Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté au ministère de l’Intérieur, d’ici l’automne pour entamer les discussions parlementaires début 2021.
Ce projet de loi, précisé par le Premier ministre Jean Castex dans son discours de politique générale, vise à lutter contre tout « projet organisé en marge de la République et contre la République, en vue de lui porter atteinte », a déclaré fin juillet Marlène Schiappa.
Le gouvernement insiste sur le fait que « ce n’est pas une loi contre les musulmans ». « L’idée c’est de contrer les groupes organisés de manière hostile et violente vis-à-vis de la République, explique Marlène Schiappa à 20 Minutes. La loi est là pour lutter contre la radicalisation, prévenir les actes terroristes ».
Sont visés notamment l’islam politique, mais aussi les dérives sectaires. Selon le comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), « l’enjeu n’est pas l’islam, mais l’islam politique qui est une doctrine politique qui vise à instaurer un contrôle de la société avec une restriction des libertés et qui vise à installer la charia au-dessus des lois de la République ».
Marlène Schiappa ajoute que ce projet vise à « mieux qualifier, d’un point de vue juridique, des zones grises ». Elle annonce également la création d’un « contrat d’engagement avec les associations : dès lors qu’une association ne respecte pas les valeurs de la République on arrête de lui donner de l’argent public ».
Cette loi viendrait renforcer les moyens de l’Etat pour mieux lutter contre les séparatismes sans toucher à la loi de 1905 sur la séparation entre l’Eglise et l’Etat, assure encore la ministre déléguée. Son objectif, selon Emmanuel Macron, est de « lutter contre l’influence étrangère » ; « mieux organiser le culte musulman en France » ; « lutter avec détermination contre toute manifestation de séparatisme islamiste » et « pouvoir partout ramener la République là où elle a un peu démissionné ».
par: Arab Observer