Le SPD d’Olaf Scholz perd les élections au parlement de Berlin
Le Parti social-démocrate (SPD) du chancelier allemand, Olaf Scholz, a subi un cuisant revers dimanche 12 février lors d’une élection locale très symbolique à Berlin, son fief depuis plus de vingt ans. Même si cette défaite s’est jouée surtout sur des enjeux locaux, elle intervient alors qu’au plan national Olaf Scholz est critiqué notamment pour ses atermoiements quant au soutien militaire de l’Ukraine.
Il s’agit d’un échec très symbolique pour le Parti social-démocrate allemand, confirmant sa forte érosion depuis plusieurs mois.
L’Union chrétienne-démocrate (CDU) de l’ex-chancelière Angela Merkel est arrivée en tête de l’élection pour le parlement local de la capitale allemande avec 28,2 % des suffrages (dix points de plus que lors de la dernière élection). Les sociaux-démocrates doivent se contenter de 18,4 % de voix, leur plus mauvais résultat depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale. Le SPD semble même relégué en troisième position, derrière les écologistes qui sont donnés entre 18,2 % et 18,7 % selon les estimations des chaînes de télévision. La maire sortante de Berlin, Franziska Giffey, a parlé d’une « soirée amère » et d’une « situation difficile » pour son parti.
C’est la première fois depuis 1999 que le SPD est ainsi devancé par les conservateurs. Le parti d’Olaf Scholz risque d’avoir du mal dans ces conditions à conserver le poste de maire de la ville-Etat de Berlin qu’il détient depuis plus de vingt ans – même si arithmétiquement, selon les premiers chiffres, il pourrait conserver une majorité de sièges avec ses partenaires actuels de coalition, les écologistes et la gauche radicale.
Le SPD semble avoir été pénalisé par les scènes de violence lors de la nuit du Nouvel An, lorsque pompiers et policiers berlinois ont été visés par des feux d’artifice dans certains quartiers à forte population immigrée. L’opposition conservatrice a accusé la majorité municipale de laxisme.
Ces résultats confirment les tendances observées au plan national depuis plusieurs mois, à savoir une forte érosion du Parti social-démocrate, une progression de l’opposition conservatrice et aussi de la formation d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), dans un climat d’inflation, de débat sur les livraisons d’armes à l’Ukraine et de craintes dans une partie de l’opinion causées par le nombre important de migrants dans le pays, notamment ukrainiens.
Les négociations pour former une nouvelle coalition majoritaire à Berlin s’annoncent très difficiles. A part les libéraux du FDP, aucune formation ne s’est dit prête, avant l’élection, à gouverner avec les conservateurs.
L’élection berlinoise, sans remettre en cause la coalition nationale au pouvoir autour de M. Scholz, risque toutefois de fragiliser le chancelier. Berlin est un Etat-région à part entière, et le changement de majorité qui s’y profile pourrait avoir des répercussions sur une des deux chambres du Parlement fédéral, le Bundesrat, représentant les seize Länder.
par: Arab Observer