L’économie britannique s’est contractée de 0,1
L’économie britannique s’est contractée de 0,1 % au deuxième trimestre, marquant la fin de la reprise post-Covid. L’inflation record ampute la consommation des ménages. La Banque d’Angleterre prévoit que le pays entrera en récession à la fin de l’année.
La période de reprise économique dont jouissait le Royaume-Uni depuis la sortie de la crise sanitaire a pris fin. Au deuxième trimestre, le PIB s’est contracté de 0,1 %, alors que la croissance avait encore atteint 0,8 % au cours des trois premiers mois de l’année, a annoncé ce vendredi l’Office national des statistiques.
Sur le seul mois de juin, le PIB du Royaume-Uni s’est contracté de 0,6% en raison de la faible activité durant les célébrations du jubilé de la reine Elizabeth II. Les analystes s’attendent à un ralentissement plus prononcé de l’économie vers la fin de l’année.
Si l’économie britannique freine autant, c’est surtout à cause du secteur des services, et notamment celui de la santé. Avec le reflux de l’épidémie de Covid, moins de vaccins et de tests ont été réalisés. Les ventes de détail ont également fortement ralenti, pénalisées par une inflation qui ampute le pouvoir d’achat des ménages.
Londres se prépare à affronter une sévère récession. Après un timide rebond du PIB à l’automne, nous prévoyons une contraction de la production chaque trimestre entre les trois derniers mois de 2022 et les trois derniers de 2023, a annoncé le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Andrew Bailey, la semaine dernière.
La hausse des prix a atteint 9,4 % en juin outre-Manche, tirée par le gaz, l’électricité et les carburants. La Banque d’Angleterre a relevé ses taux d’intérêt d’un demi-point la semaine dernière pour tenter de contenir la hausse. L’impact sera immédiat sur le portefeuille des propriétaires, car la majorité des emprunts immobiliers sont à taux variables dans le pays.
Les consommateurs britanniques ont été nettement moins protégés de la flambée des prix que dans d’autres pays d’Europe, en particulier les moins aisés, montre une étude du FMI publiée il y a quelques jours. L’économie a été légèrement pénalisée aussi par le jubilé de platine de la reine , qui a donné lieu à deux jours chômés début juin.
Ce repli n’a été que partiellement compensé par la reprise dans le tourisme, l’hôtellerie et la restauration, des secteurs portés par la levée des restrictions sanitaires. Sur le seul mois de juin, le PIB a reculé de 0,6 %.
Le pire est à venir pour la Grande-Bretagne, car une très forte hausse des tarifs de l’électricité et du gaz doit intervenir en octobre, au début de la saison de chauffage. Sans intervention du gouvernement, la facture des Britanniques pourrait augmenter de… 80 %, selon les calculs de Cornwall Insight.
Le mouvement Don’t Pay UK appelle les ménages à suspendre leurs paiements à partir du 1er octobre. Plus de 100.000 personnes ont déclaré qu’ils suivraient ce mot d’ordre. Sur le départ, Boris Johnson a reçu les principaux fournisseurs d’énergie cette semaine, mais Downing Street n’a rien annoncé de concret pour l’instant.
«La crise du pouvoir d’achat s’est aggravée, écrivent les experts d’Oxford Economics. Que ce soit Rishi Sunak ou Liz Truss, «celui qui deviendra Premier ministre en septembre pourrait être contraint d’annoncer rapidement un nouveau paquet d’envergure de mesures de soutien aux ménages».
par: Arab Observer