Liban: protestations contre l’effondrement de la livre libanaise
Des manifestations de colère ont eu lieu, ce samedi 26 juin, dans tout le Liban pour protester contre l’effondrement de la livre libanaise face au dollar et les pénuries de carburant, de produits alimentaires et de médicaments. Des affrontements entre les contestataires et l’armée et d’autres actes de violences ont fait au moins une dizaine de blessés.
A Tripoli des dizaines de manifestants ont défilé pour dénoncer la dépréciation et les conditions de vie difficiles, selon ANI. Des manifestants ont pu « arracher le portail en fer d’une agence de la Banque du Liban et pénétrer dans la cour extérieure », mais « l’armée les a empêchés » d’atteindre le bâtiment, selon la même source.
Ils ont aussi mis le feu au portail du Sérail, le siège du gouvernorat du Nord, selon une correspondante de l’AFP, tandis que des contestataires se sont rassemblés devant les domiciles de deux députés et ont tenté en vain de forcer le passage, malgré la présence de gardes.
A Saïda des manifestants ont également tenté de prendre d’assaut une agence de la Banque du Liban avant d’être repoussés par les forces de l’ordre, selon ANI.
La crise s’accompagne actuellement d’une pénurie de carburant qui provoque des files interminables devant les stations essence. Le pays connaît une explosion du chômage et de l’inflation, qui ont accéléré une paupérisation à grande échelle, la moitié de la population vivant désormais sous le seuil de pauvreté, selon l’ONU.
La livre libanaise a atteint, ce samedi, son plus bas niveau face au dollar, provoquant un dérèglement de la chaîne de distribution des produits de consommation. Dans tout le pays, des commerces, des détaillants et des stations-service ont fermé leurs portes, cessant d’approvisionner le marché.
L’effondrement de la livre libanaise a aggravé les pénuries de produits alimentaires, de médicaments et de carburant, qui sévissent au Liban depuis des semaines. Plongés dans le désespoir, des groupes de manifestants ont bloqué, à l’aide de pneus enflammés et de bennes à ordures, des routes dans tout le pays, y compris la principale autoroute côtière qui relie le nord et le sud du pays.
Cette vague de colère a paralysé le pays et fait monter la tension, une tension palpable devant les stations-service où les disputes et les incidents armés se multiplient entre des automobilistes exaspérés qui attendent des heures sous un soleil de plomb pour remplir leur réservoir avec quelques litres d’essence. Des affrontements ont aussi eu lieu entre des manifestants et l’armée qui a tenté de rouvrir certaines routes.
par: Arab Observer