L’Egypte et l’Algérie discutent de l’escalade en Libye
Le ministre des Affaires étrangères de l’Egypte Sameh Choukry se rend en Algérie en raison de la récente escalade des tensions en Libye, a annoncé jeudi son ministère dans un communiqué.
Il est porteur d’un message du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi à son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune, a-t-il précisé en ajoutant qu’il discutera avec son homologue algérien Sabri Boukadoum des moyens de renforcer les relations bilatérales dans tous les domaines, ainsi que d’échanger sur la crise libyenne.
Préoccupée par sa frontière occidentale de 1.200km avec la Libye, où le trafic d’armes et de militants est très actif depuis le renversement du régime de Moammar Kadhafi en 2011, l’Egypte oeuvre à trouver des moyens diplomatiques pour régler la crise libyenne sans intervention étrangère.
Les chefs de la diplomatie de l’Egypte, de la France, de la Grèce et de Chypre ont qualifié mercredi au Caire de « nuls et non avenus » les deux accords récemment signés entre la Turquie et le gouvernement libyen reconnu par l’ONU sur la délimitation et la sécurité des frontières maritimes.
Le Parlement turc a approuvé la semaine dernière une motion autorisant Ankara à déployer des militaires turcs en Libye, ce que plusieurs Etats considèrent comme une ingérence dans les affaires intérieures libyennes.
Lors de leur réunion au Caire mercredi, les ministres ont souligné que ces notes de service ont miné la stabilité régionale et sont considérées comme nulles et non avenues.
Ils ont souligné que le prétendu protocole d’accord (MOU) qui fixait les frontières maritimes en Méditerranée violait les droits souverains des États, n’était pas conforme au droit de la mer et aucune conséquence juridique ne pouvait survenir.
La Libye, plongée dans une guerre civile depuis 2011, a vu le conflit s’intensifier en 2014 avec une division du pouvoir entre le gouvernement d’union nationale de Fayez Sarraj, basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, et un autre basé à Tobrouk (est).