L’Egypte ne tolérera aucune atteinte à ses droits et à la sécurité de l’eau
L’Egypte a adressé une lettre au Conseil de sécurité des Nations Unies pour s’opposer « totalement » à la poursuite par l’Ethiopie de la mise en eau du barrage éthiopien de la Renaissance.
Cette décision a été prise « de manière unilatérale sans parvenir à un accord avec l’Egypte et le Soudan », dénonce dans ce courrier le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukry.
M. Choukry appelle le Conseil de sécurité à garantir la mise en œuvre de sa déclaration présidentielle qui oblige les trois pays à négocier afin de parvenir à un accord sur le barrage dans les meilleurs délais.
Il note que si son pays est d’accord avec la nécessité de parvenir à un accord sur ce barrage qui réponde aux intérêts communs des trois pays, il ne tolérera aucune atteinte à ses droits, à la sécurité de l’eau ou à toute menace pour les capacités du peuple égyptien.
Le ministère égyptien des Affaires étrangères a précisé avoir reçu mardi un message de la partie éthiopienne indiquant que celle-ci continuait de mettre en eau le barrage pendant la saison des crues actuelle.
Depuis le 24 juillet, l’envoyé spécial américain pour la Corne de l’Afrique, Mike Hammer, s’est rendu en Égypte, aux Émirats arabes unis et en Éthiopie, jusqu’au 1er août, pour discuter de la crise du barrage de la Renaissance.
Le Département d’État a déclaré dans un communiqué que l’Envoyé spécial confirmera le soutien des États-Unis pour parvenir à une solution diplomatique aux problèmes liés au Grand barrage de la Renaissance éthiopienne d’une manière qui réponde aux intérêts de toutes les parties et contribue à un environnement plus pacifique et région prospère.
Les négociations sur le barrage de la Renaissance entre l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie sont suspendues depuis avril 2021, après des pourparlers marathon qui ont duré des années sans donner de résultats. Ceci a conduit le Soudan à proposer de changer de méthode de négociation en élargissant le parapluie de la médiation africaine pour inclure l’ONU, l’Union européenne et les Etats-Unis.
L’Ethiopie, qui a commencé à construire cet ouvrage en 2011, espère produire plus de 6.000 mégawatts d’électricité grâce à lui, tandis que l’Egypte et le Soudan, deux pays situés en aval sur le bassin du Nil, craignent que ce barrage n’affecte leur part des ressources en eau.