L’Equateur met en garde contre l’arrêt de la production de pétrole en raison des protestations contre les prix élevés

Malgré l’annonce d’une baisse du prix du pétrole en Equateur, les manifestations d’indigènes se poursuivent alors que le président Guillermo Lasso est sous le coup d’une procédure de destitution.

Les députés équatoriens ont repris dimanche leur débat sur une destitution éventuelle du président Guillermo Lasso, qui a annoncé une baisse du prix des carburants, au treizième jour des manifestations indigènes contre le coût de la vie qui menacent d’entraîner l’arrêt de la production pétrolière du pays d’ici 48 heures selon le gouvernement.

La production de pétrole en Equateur est à un « niveau critique » et cessera d’ici 48 heures si les manifestations et blocages se poursuivent, a affirmé dimanche le ministère de l’Energie, parlant d’une production déjà réduite ce jour à 50% de la normale.

« Le vandalisme, la saisie des puits et la fermeture des routes ont empêché le transport des fournitures et du diesel nécessaires au maintien des opérations », selon le ministère. Le pétrole, extrait dans les provinces amazoniennes, est le premier produit d’exportation du pays.

« Les pertes économiques dans leur ensemble (…) s’élèvent à 500 millions de dollars », selon le ministre de la Production, Julio José Prado.

La baisse de prix annoncée -de dix cents de dollar par gallon- reste néanmoins nettement inférieure aux demandes des milliers d’indigènes qui manifestent et bloquent une partie du pays depuis le 13 juin.

Depuis le 13 juin, des milliers de manifestants indigènes sont mobilisés dans tout le pays pour protester contre la hausse du coût de la vie et exiger notamment une baisse des prix des carburants, d’après la police, qui estime leur nombre à près de 10.000 dans la capitale.

Les violences entre manifestants et forces de l’ordre ont fait cinq morts, selon une ONG des droits de l’homme. Quelque 500 personnes ont été blessées – civils, policiers et militaires -, selon différentes sources.

Barrages et blocages sur les routes continuent dans 19 des 24 provinces du pays. Des pénuries sont déjà signalées à Quito, où les prix ont grimpé en flèche et de nombreux marchés restent fermés.

La journée de dimanche a été calme, sans cortège dans les rues de la Quito, où les manifestants sont restés se reposer notamment dans un centre culturel indigène et dans deux universités qu’ils occupent.

Le leader du mouvement, Leonidas Iza, le chef de la Confédération des nationalités indigènes (Conaie, fer de lance des manifestations), s’est exprimé devant quelques-uns de ses partisans dans le parc Arbolito, l’un des coeurs de la contestation, promettant la poursuite des manifestations.

« Demain nous allons nous réunir pour continuer à nous battre dans les rues, aujourd’hui nous allons nous réorganiser », a lancé M. Iza, dans son habituel poncho rouge et chapeau de feutre noir sur la tête.

par: Arab Observer

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