Les Algériens se prononcent sur le référendum constitutionnel
Les Algériens se prononcent dimanche sur un référendum constitutionnel censée fonder une « Algérie nouvelle » et tourner la page du soulèvement populaire du « Hirak », à l’occasion d’un référendum qui se tient en l’absence de son initiateur, le président Abdelmadjid Tebboune, hospitalisé à l’étranger.
Les Algériens de l’opposition n’ont pas été autorisés à tenir de meetings publics, les partisans du « Hirak », mouvement antirégime inédit et pacifique, ont prôné le boycott tandis que les islamistes ont appelé à voter « non ».
A Alger, où l’on vote généralement à la mi-journée, les électeurs se sont fait rares, selon des journalistes sur place.arab o
« Aujourd’hui j’ai voté, j’ai voté pour l’Algérie nouvelle, j’ai voté pour que les pratiques anciennes soient révolues à jamais », a déclaré à l’AFP Mahrez Lamari.
Le seul enjeu est le taux de participation, qui semble d’ores et déjà très faible. Il atteignait 13,03% à 14 heures, a indiqué Mohamed Charfi, président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).
M. Tebboune a fait de la révision de la Constitution, la énième depuis l’accession à l’indépendance en 1962, son projet phare et a tendu la main aux manifestants du « Hirak populaire authentique béni ».
Mais les « hirakistes » ont rejeté « sur le fond et la forme » une initiative perçue comme un « changement de façade », incitant au boycott du référendum.
Ils réclament depuis février 2019 un profond changement du « système » en place depuis l’indépendance. En vain jusqu’à présent, même si le mouvement a poussé Abdelaziz Bouteflika à la démission en avril 2019 après vingt ans de règne.
De fait, la nouvelle Constitution met en avant une série de droits et de libertés mais n’offre pas de changement politique majeur: elle maintient l’essentiel d’un régime « ultra présidentialiste » et élargit même les prérogatives de l’armée.
Mais le scrutin constitue un défi pour un Hirak affaibli par une campagne de répression qualifiée d' »implacable » par Amnesty International, et par l’interruption forcée des manifestations en raison de la crise sanitaire du coronavirus.
par: Arab Observer