Les Algériens se rendent aux urnes pour des élections législatives
Les Algériens se rendent aux urnes, samedi 12 juin, pour des élections législatives anticipées rejetées par le mouvement contestataire du Hirak et une partie de l’opposition, sur fond de répression tous azimuts.
Quelque 24 millions d’Algériens sont appelés à élire les 407 députés de l’Assemblée populaire nationale pour un mandat de cinq ans. Ils doivent choisir parmi près de 1 500 listes, dont plus de la moitié s’affichent comme « indépendantes ».
Les bureaux de vote fermeront à 19H00 (18H00 GMT) et les résultats officiels sont attendus dimanche.
A la mi-journée, le taux de participation national a atteint 10%, un score très bas, selon le président de l’Autorité nationale indépendante des élections, Mohamed Chorfi.
C’est la première fois qu’un nombre aussi élevé d’indépendants se présentent face à des prétendants endossés par des partis largement discrédités et jugés responsables de la crise dans le pays.
Ces nouveaux venus, à l’affiliation floue, pourraient s’imposer comme une nouvelle force avec l’aval du pouvoir, qui a fait appel aux « jeunes » et encouragé leurs candidatures.
D’autant que l’opposition laïque et de gauche, en perte de vitesse, a choisi de boycotter le scrutin.
Il faut aussi compter avec la mouvance islamiste modérée qui a décidé de prendre part au scrutin. Abderrazak Makri, le président du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), proche des Frères musulmans, s’est dit « prêt à gouverner » en cas de victoire.
Certains analystes prédisent même une majorité relative pour ces partis islamistes modérés dans la nouvelle assemblée.
« Selon un scénario probable, les forces politiques issues de ce scrutin pourraient se regrouper et former un une coalition dont l’objectif serait de perpétuer le système », estime le centre de réflexion International Crisis Group (ICG).
À l’issue d’une campagne apathique, les partis progouvernementaux ont appelé à participer « en force » au scrutin, tandis que le Hirak, qui réclame en vain un changement radical du « système » de gouvernance en place depuis l’indépendance (1962), a dénoncé d’emblée une « mascarade électorale ».
À l’approche de l’échéance électorale, le chef d’état-major, le général Saïd Chengriha, a mis en garde contre « tout plan ou action visant à perturber le déroulement » du vote.
Considéré comme une façade civile de l’institution militaire, le gouvernement s’est efforcé ces derniers mois d’étouffer la contestation, interdisant les manifestations et multipliant les interpellations et les poursuites judiciaires visant opposants, militants, journalistes et avocats.
par: Arab Observer