Les Églises sont les nouvelles cibles du terrorisme au Burkina Faso

Au Burkina Faso, les attaques terrorites se multiplient dans le nord du pays et les Églises sont leurs nouvelles cibles. C’est ce que dénonce la Fédération des Églises et missions évangéliques (FEME) de la région dans un appel à la communauté internationale.
Au moins vingt-sept chrétiens sont morts assassinés depuis le début de l’année, et de nombreuses églises ont dû fermer leurs portes. Le 1er octobre, la FEME appelait la communauté internationale à intervenir, car il y a selon elle urgence pour prévenir l’embrasement du pays.
Sous la recrudescence des attaques, les personnes déplacées se multiplient. Selon des chiffres des Nations unies, 1,5 million de personnes auraient aujourd’hui besoin d’assistance humanitaire. Ce qui fait dire à Ilia Djadi, expert pour l’Afrique de l’ouest à l’ONG Portes Ouvertes, que tous les ingrédients d’une crise de grande ampleur sont réunis: « Un sérieux déficit alimentaire pourrait survenir dans les semaines à venir, d’autant plus que c’est la saison des récoltes et que les paysans du Nord ont dû fuir leurs terres pour trouver refuge dans des centres urbains ».

Les chrétiens ne sont pas les seuls dans la cible de ces groupes terroristes, parmi lesquels on compte Al Qaïda au Maghreb islamique, mais aussi Boko Haram. Ces islamistes radicaux s’en prennent à tous ceux qui ne partagent pas leur idéologie. Ils se sont donc attaqués à l’Etat, à l’armée et aux musulmans modérés. Mais depuis quelques mois, les chrétiens sont devenus leur cible de prédilection, souligne la FEME. De fait, plusieurs pasteurs et un prêtre catholique ont été assassinés cette année, « tout comme des fidèles en plein culte », précise l’expert.
Pour la FEME, qui appelle à l’aide, c’est la longue tradition burkinabè de tolérance et de vivre-ensemble qui se trouve dans le collimateur des terroristes. Le but de ceux-ci ne serait autre que de créer un conflit communautaire et identitaire.

Dans l’immédiat, c’est peut-être le sort des quelque 300’000 enfants qui ne pourront ces prochains jours effectuer leur rentrée scolaire qui pourrait inciter la communauté internationale à réagir. L’augmentation de l’insécurité a en effet provoqué la fermeture de 2024 écoles. Selon Ilia Djadi, tous ces jeunes sont fragilisés. Et on peut dire sans trop se tromper qu’ils constituent déjà un bassin de recrutement potentiel tout à fait intéressant pour les terroristes.

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