Les Émirats arabes unis rappelle leurs diplomates à Beyrouth
Les Émirats arabes unis ont rappelé samedi leurs diplomates à Beyrouth, quatrième pays du Golfe à prendre des mesures de rétorsion contre le Liban après des propos d’un ministre libanais critiquant l’intervention de l’Arabie saoudite dans la guerre au Yémen.
Le Koweït a plus tôt dans la journée annoncé le rappel de son ambassadeur du Liban pour consultations et le départ du chargé d’affaires libanais sous 48 heures. Il a expliqué sa décision par l’échec du gouvernement libanais à répondre aux propos inacceptables et répréhensibles tenus contre l’Arabie saoudite et le reste des (six pays) du Conseil de coopération du Golfe (CCG).
Le royaume saoudien avait été le premier à rappeler vendredi son ambassadeur au Liban et à décider l’expulsion de l’ambassadeur libanais. Il a également décidé d’arrêter toutes les importations libanaises. Pour Ryad, les propos de George Kordahi portent «atteinte aux efforts de la coalition» et ne sont «pas en harmonie avec les relations historiques» entre le Liban et l’Arabie saoudite.
Le petit royaume de Bahreïn a aussitôt suivi, décidant lui aussi l’expulsion de l’ambassadeur du Liban. Après le tollé, George Kordahi a souligné que ses propos reflétaient son «opinion personnelle» avant sa nomination le 10 septembre ministre de l’Information mais a refusé de s’excuser.
Cette grave crise intervient alors que le gouvernement du Premier ministre libanais Najib Mikati misait sur une potentielle aide financière des riches monarchies du Golfe pour relancer l’économie du pays en plein effondrement. Najib Mikati s’est démarqué des propos du ministre de l’Information George Kordahi, nommé au gouvernement par un parti chrétien allié au mouvement pro-iranien Hezbollah, poids lourd de la politique libanaise, et l’a appelé implicitement à démissionner.
Pour les experts, la crise va au-delà des propos du ministre et reflète une lutte d’influence entre l’Iran chiite et l’Arabie saoudite sunnite, dont le Liban paie le lourd tribut. Après l’Arabie saoudite, Bahreïn et le Koweït, les Émirats arabes unis ont annoncé le retrait de leurs diplomates du Liban en «solidarité» avec l’Arabie saoudite. Ils ont en outre interdit aux citoyens émiratis de se rendre au Liban.
Najib Mikati a dit regretter profondément la décision du royaume saoudien, affirmant que les propos de George Kordahi ne reflétaient en aucun cas la position du gouvernement. Il a appelé George Kordahi à privilégier l’intérêt national, l’appelant implicitement à démissionner.
Mais le Hezbollah, allié indéfectible de l’Iran, a dit qu’il s’opposait à toute démission. Samedi, le président libanais Michel Aoun, un allié du Hezbollah, s’est dit soucieux d’avoir les meilleures relations avec l’Arabie saoudite sœur, critiquant ceux qui provoquent des crises entre les deux pays.
par: Arab Observer