Tensions entre les États-Unis et la Chine à l’Assemblée générale des Nations Unies
Les Etats-Unis de Donald Trump et la Chine de Xi Jinping se sont vivement affrontés mardi à l’Assemblée générale de l’ONU, illustrant le risque de « nouvelle guerre froide » qui menace la planète en pleine pandémie.
Les Etats-Unis et la Chine se sont livrées ce mardi 22 septembre à une nouvelle passe d’armes dans le cadre de la 75e Assemblée générale des Nations unies. Donald Trump a attaqué frontalement Pékin, sur le thème de la pandémie de coronavirus notamment. Son homologue chinois, Xi Jinping, a lui milité pour plus de coopération et moins de confrontation.
« Les Nations unies doivent tenir la Chine pour responsable de ses actes » au début du Covid-19, a lancé le président américain à l’ouverture de cette grand-messe diplomatique annuelle organisée de manière virtuelle en raison de la crise sanitaire. Qualifiant à nouveau le coronavirus de « virus chinois », une formule qui suscite l’ire de Pékin, il a accusé la Chine d’avoir laissé l’épidémie « infecter le monde ».
« Le gouvernement chinois et l’Organisation mondiale de la santé, qui est quasiment contrôlée par la Chine, ont déclaré à tort qu’il n’existait pas de preuve de transmission humaine » du virus, a-t-il déploré dans une vidéo enregistrée, justifiant ainsi le retrait des Etats-Unis de cette agence de l’ONU.
Lors d’un discours également pré-enregistré, le président chinois Xi Jinping a souligné que « la Chine n’avait pas l’intention d’entrer dans une guerre froide ». Sans citer les Etats-Unis, il a mis en garde contre « le piège d’un choc des civilisations », appelant à ne pas « politiser » la lutte contre le coronavirus.
Son ambassadeur à l’ONU Zhang Jun s’est chargé de « rejeter » de manière outrée les « accusations infondées » de Donald Trump. « Au moment où la communauté internationale se bat vraiment durement contre le Covid-19, les Etats-Unis propagent un virus politique ici à l’Assemblée générale », a-t-il déclaré à des médias. « Si quelqu’un doit être tenu pour responsable, ce sont les Etats-Unis pour avoir perdu tant de vies avec leur attitude irresponsable », a-t-il ajouté, alors que le bilan de la maladie a atteint mardi les 200.000 morts dans ce pays.
« Le monde tel qu’il est aujourd’hui ne peut pas se résumer à la rivalité entre la Chine et les Etats-Unis », a affirmé pour sa part le président français Emmanuel Macron, en appelant à « construire de nouvelles alliances ». « Nous ne sommes pas collectivement condamnés à un pas de deux qui, en quelque sorte, nous réduirait à n’être que les spectateurs désolés d’une impuissance collective », a-t-il voulu croire.
Face à des relations internationales électrisées, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres avait lancé en début de séance un avertissement inquiet contre une « grande fracture » entre les « deux plus grandes économies ».
« C’est une direction très dangereuse », a-t-il prévenu au sujet de la rivalité sino-américaine croissante. Le monde doit tout faire « pour éviter une nouvelle Guerre froide », a-t-il martelé à la tribune d’un hémicycle clairsemé au siège de l’ONU à New York.
par: Arab Observer