les États-Unis suspendent une partie de leur aide financière à l’Éthiopie
Alors que les négociations entre l’Éthiopie, le Soudan et l’Égypte patinent au sujet du Grand barrage de la Renaissance, et qu’Addis Abeba a décidé unilatéralement de remplir le réservoir, les États-Unis ont réagi mercredi en annonçant la suspension d’une partie de leur aide financière à l’Éthiopie.
Les USA sont surtout remontés contre l’Ethiopie pour sa « décision unilatérale de remplir le Grand barrage de la Renaissance (GERD) sans accord avec l’Égypte et le Soudan », a fait savoir un porte-parole de la diplomatie américaine.
Les États-Unis ont annoncé, mercredi 2 septembre, la suspension d’une partie de leur aide financière à l’Éthiopie en raison de « l’absence de progrès » dans les négociations avec l’Égypte et le Soudan au sujet du mégabarrage construit par Addis Abeba sur le Nil.
Washington a donc décidé de «suspendre temporairement une partie de l’aide à l’Éthiopie», sans plus de détails sur le montant en jeu. Le grand barrage de la renaissance sur le Nil est un projet éthiopien, source de désaccord avec le Soudan et l’Egypte qui dépendent aussi du plus long fleuve d’Afrique. Addis Abeba estime que cet ouvrage est essentiel à son développement économique et à son électrification, tandis que Khartoum et Le Caire craignent que le futur plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique, haut de 145 mètres, ne restreigne leur accès à l’eau.
Les multiples réunions ministérielles entre les trois pays ont jusqu’ici échoué à aboutir à un accord, y compris une série de rencontres organisées à Washington sous l’égide du gouvernement américain. Le Soudan a proposé samedi un sommet des dirigeants pour sortir de l’impasse, encore constatée lors d’une nouvelle session de pourparlers fin août.
Addis Abeba a procédé cette année à la première phase du remplissage du réservoir du barrage, à un niveau permettant de tester les deux premières turbines, une étape cruciale pour qu’il commence à produire de l’énergie.
Washington a expliqué que la suspension de l’aide reflétait son « inquiétude » face à cette décision, estimant qu’un remplissage « avant que toutes les mesures de sécurité soient en place » faisait courir « de graves risques aux populations des pays en aval ».
« Procéder au remplissage pendant que les négociations étaient en cours sape la confiance des autres parties », a ajouté le porte-parole du département d’État, accusant le gouvernement éthiopien de n’avoir pas respecté ses « engagements » à attendre l’issue des discussions menées par l’Union africaine.
par: Arab Observer