Les manifestations se poursuivent au Liban pour le 10e jour
Au dixième jour consécutif de manifestations inédites sur tout le territoire libanais contre le pouvoir en place, de nombreuses routes restaient fermées à la circulation par les manifestants, en début de matinée.
il y a beaucoup d’appels à la chute du régime.
« Le peuple veut la chute du régime! », est l’un des slogans phares du Printemps arabe repris en choeur par les Libanais depuis le début de la contestation le 17 octobre, déclenchée par l’annonce d’une taxe sur les appels via la messagerie WhatsApp, aussitôt annulée.
L’impôt de trop qui a fait exploser la colère dans un pays où des besoins élémentaires, comme l’eau, l’électricité et l’accès universel aux soins, ne sont pas assurés 30 ans après la fin de la guerre civile (1975-1990). Sans oublier la classe politique inchangée depuis des décennies et jugée corrompue et incapable de trouver des solutions.
L’impasse dans laquelle se trouve le pays place désormais en première ligne l’armée, sans doute la seule institution encore unanimement respectée au Liban.
Des soldats ont fait leur apparition en masse mercredi dans les rues, mais les scènes de fraternisation avec la foule se sont multipliées.
Malgré une ambiance restée largement festive, des incidents ont été signalés dans certaines villes. A Nabatiyé, dans le sud à majorité chiite, une quinzaine de manifestants ont été blessés mercredi soir lors de heurts avec la police soutenue, selon des témoins, par des partisans du Hezbollah et de son allié Amal.
Dans le Mont-Liban, une région à majorité chrétienne à l’est de Beyrouth, des manifestants ont affirmé avoir été attaqués par des militants armés du parti du Courant patriotique libre fondé par Michel Aoun.
« Tous les yeux sont tournés vers l’armée », a titré le quotidien en langue anglaise The Daily Star.
Selon le journal, le commandement de l’armée aurait refusé dès le premier jour de manifestations une intervention par la force réclamée par le pouvoir politique.
Cette décision intervient alors que le Premier ministre Saad Hariri a tenu à refuser de disperser de force les manifestations, une politique menée par l’armée libanaise, dans la mesure du possible en essayant de ne pas se heurter aux manifestants.
Les manifestations au Liban sont entrées dans leur dixième jour alors que des centaines de milliers de citoyens s’en tenaient à leurs demandes de démission du gouvernement et de changement de toute classe politique, qu’ils accusent de corruption et de mensonge.
Lundi, le cabinet a approuvé un ensemble de réformes économiques pour désamorcer la crise afin de calmer les plus grandes manifestations du pays depuis des années.
Les réformes comprennent l’abolition de nouvelles taxes et la réduction de moitié des salaires des hauts fonctionnaires.