Les nouvelles exigences de Netanyahu sont un coup mortel aux pourparlers de trêve

Un haut négociateur israélien a averti que les nouvelles exigences du Premier ministre Benjamin Netanyahu concernant les discussions visant à parvenir à un accord d’échange de prisonniers avec le Hamas constituaient un coup fatal aux négociations.

Cela constitue un risque non calculé pour la vie des personnes kidnappées (détenues à Gaza), et la nouvelle demande israélienne d’établir un mécanisme d’inspection de sécurité dans le centre de la bande de Gaza pour empêcher le passage de militants vers le nord de la bande de Gaza constitue un coup fatal aux négociations, a-t-il fait savoir.

Et d’ajouter: L’équipe de négociation a informé Netanyahu qu’aucun mécanisme ne serait trouvé dans les semaines à venir qui empêcherait le passage d’éléments armés et qui serait acceptable pour le Hamas.

Selon lui, L’establishment sécuritaire israélien saura comment faire face aux défis sécuritaires même sans ce mécanisme.

Vendredi soir, le journal hébreu Haaretz a cité un négociateur israélien sans le nommer, affirmant que Netanyahu mène sciemment une crise dans les négociations avec le Hamas dans le but d’améliorer les positions.

Haaretz a déclaré que la demande récemment avancée par Netanyahu est l’engagement des États-Unis à permettre à Israël de reprendre les combats dans la bande de Gaza après la première phase de l’accord, si les négociations pour les étapes suivantes échouent.

Au cours des deux dernières semaines, Netanyahu a refusé de fournir une réponse écrite officielle aux observations faites par le Hamas concernant les récentes grandes lignes avancées, connues sous le nom de l’accord Netanyahu, a affirmé la même source, notant que l’équipe des négociations israéliennes estime que sans la réponse d’Israël, il ne sera pas possible de faire avancer les pourparlers.

Le chef du Service général de sécurité israélien (Shin Bet), Ronen Bar et le responsable du dossier des personnes disparues et des prisonniers dans l’armée israélienne, le major général de réserve Nitzan Alon, ont exprimé leur opposition au voyage de la délégation de négociation au Qatar, qui devait partir hier (vendredi) mais dont le départ a été reporté à dimanche, selon « Haaretz ».

D’après eux, il ne sert à rien d’envoyer la délégation avant qu’Israël ne réponde aux remarques du Hamas. En raison de l’objection de Bar et Alon au voyage, il n’est pas prévu que la délégation comprenne des membres importants.

Pour sa part, Channel 12 a cité de hauts responsables politiques de Tel Aviv, sans les nommer, affirmant que le comportement de Netanyahu pourrait retarder la conclusion d’un accord de plusieurs semaines, et pire encore le détruire.

Début juin dernier, le président américain Joe Biden a présenté les termes de l’accord que lui avait proposé Israël pour arrêter les combats et libérer tous les otages, et le Hamas les avait alors acceptés, selon les médias hébreux. Mais Netanyahu a ajouté de nouvelles conditions qui, selon le ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef du Mossad David Barnea, empêcheraient de parvenir à un accord.

Ces conditions consistaient notamment à empêcher le retour des militants palestiniens du sud de la bande de Gaza vers le nord en fouillant les rapatriés sur l’axe Natansarim (établi par l’armée israélienne près de la ville de Gaza et séparant le nord de la bande de Gaza de son sud).

Depuis des mois, les efforts de médiation menés par les États-Unis, le Qatar et l’Égypte tentent de parvenir à un accord entre Israël et le Hamas qui garantirait un échange de prisonniers des deux côtés et un cessez-le-feu, conduisant à garantir l’entrée de l’aide humanitaire dans le territoire palestinien.

Cependant, les efforts de médiation ont été entravés par le refus de Netanyahu de répondre aux demandes du Hamas de mettre fin à la guerre.

Avec le soutien américain, la guerre menée par Israël contre Gaza depuis le 7 octobre a fait plus de 129 000 morts et blessés palestiniens, pour la plupart des enfants et des femmes, et plus de 10 000 personnes portées disparues, dans un contexte de destruction massive et de famine qui a coûté la vie à des dizaines d’enfants, dans l’une des pires catastrophes humanitaires au monde.

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