Les parties libyennes ont signé un cessez-le-feu national
Les parties libyennes en conflit ont signé vendredi 23 octobre un cessez-le-feu national et permanent avec « effet immédiat », après cinq jours de discussions à Genève, organisées sous l’égide de l’Organisation des Nations unies (ONU).
« Les parties libyennes sont parvenues à un accord de cessez-le-feu permanent dans toute la Libye. Cet accomplissement représente un tournant important vers la paix et la stabilité en Libye », a estimé la Mission d’appui de l’ONU en Libye (Manul). La signature de l’accord, organisée dans la salle du palais des Nations de Genève, qui est utilisée pour les réunions régulières de la Conférence du désarmement, a duré une dizaine de minutes, suivie d’une salve d’applaudissements.
« La route a été longue et difficile par moments. Votre patriotisme vous a permis d’avancer et de parvenir à un accord de cessez-le-feu, a poursuivi Stephanie Williams. J’espère que cet accord contribuera à mettre un terme aux souffrances du peuple libyen et nous espérons qu’il permettra aux personnes déplacées et aux réfugiés, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, de retourner chez elles et de vivre en paix et en sécurité. »
« Aujourd’hui est un bon jour pour le peuple libyen », a déclaré Stephanie Williams, chef par intérim de la Manul, les parties rivales ont convenu que « toutes les unités militaires et les groupes armés sur la ligne de front doivent retourner dans leurs camps », a ajouté Mme Williams, ajoutant que cela sera « accompagné du départ de tous les mercenaires et combattants étrangers de tout le territoire libyen, terre, air et mer, dans un délai maximum de trois mois à partir d’aujourd’hui ».
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a salué « une étape fondamentale vers la paix et la stabilité », appelant « les acteurs régionaux à respecter les dispositions de l’accord de cessez-le-feu et à s’assurer de son application sans retard », lors d’une conférence de presse au siège de l’ONU, à New York.
De son côté, l’Union européenne a salué comme une « bonne nouvelle » l’annonce du cessez-le-feu, « mais sa mise en œuvre est aussi importante, car elle sera la clef pour la reprise des négociations politiques », a déclaré Peter Stano, le porte-parole du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
L’Allemagne, en première ligne dans la recherche d’un règlement politique du conflit en Libye, a qualifié l’accord de « premier succès décisif ». Le ministre des affaires étrangères allemand, Heiko Maas, y a vu « une bonne base pour le développement prochain d’une solution politique ».
En revanche, la Turquie, acteur-clé en Libye par son soutien militaire au GAN, a mis en doute la viabilité du cessez-le-feu entre les belligérants. « L’accord de cessez-le-feu de ce jour n’a pas été conclu au plus haut niveau mais à un niveau moindre », a déclaré le président turc, Recep Tayyip Erdogan. « Pour moi, cet accord semble manquer de crédibilité », a-t-il ajouté.
par: Arab Observer