Les partis tunisiens refusent de participer à un gouvernement dirigé par Ennahda

Les islamistes tunisiens d’Ennahda n’ont pas réussi à convaincre les partis laïques Alliance démocratique et Wafa de rejoindre un gouvernement de coalition qui doit être formé d’ici vendredi soir pour préparer des élections.

Les deux formations laïques ont annoncé jeudi qu’elles resteraient en dehors du gouvernement dirigé par Ennahda.

Aux termes de la Constitution, Ali Larayedh, membre du parti islamiste, a jusqu’à vendredi soir pour annoncer la composition de son équipe, quinze jours après avoir été chargé de former le gouvernement par le président Moncef Marzouki.

Ministre de l’Intérieur dans le gouvernement sortant, le Premier ministre désigné a mené des discussions avec cinq partis politiques mais seul le Congrès pour la République (CPR) de Marzouki a jusqu’ici accepté de faire partie du gouvernement.

Le parti de centre gauche Ettakatol négocie toujours.

Le CPR et Ettakatol faisaient partie du gouvernement d’Hamadi Jebali, qui a démissionné après le rejet par son parti, Ennahda, de son idée de former un gouvernement apolitique de techniciens, à la suite de l’onde de choc créée par l’assassinat du dirigeant de gauche Chokri Belaïd le 6 février.

Ali Larayedh a rencontré jeudi des représentants d’Ennahda, du CPR et d’Ettakatol pour parler des futurs titulaires des ministères de l’Intérieur et de la Justice. De sources politiques, on précise qu’Ettakatol a rejeté les noms proposés par le Premier ministre désigné.

Ce dernier ne baisse pas les bras. Il a même évoqué « un fort degré de consensus sur le prochain gouvernement » et annoncé qu’il poursuivait ses discussions « sur les sujets controversés ».

De sources politiques, on précise qu’Abdelhak Lassoued, un indépendant, pourrait devenir ministre de la Défense, que le diplomate Othman Jarandi prendrait les Affaires étrangères et qu’Elyess Fakhfakh, membre d’Ettakatol, resterait ministre des Finances.

L’Alliance démocratique, un petit parti laïque, a annoncé son retrait des discussions car Ennahda refuserait de céder le contrôle des ministères de l’Intérieur et de la Justice.

« Nous nous sommes opposés aux propositions du parti Ennahda qui veut des gens proches de lui à l’Intérieur et à la Justice », a dit Mahmoud Baroudi, l’un des dirigeants de l’Alliance démocratique.

Wafa, pour sa part, a jugé sans intérêt de participer à un gouvernement qui ne ferait que poursuivre la politique précédente.

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