Les pays européens rejettent le plan de Trump de contrôler Gaza
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Plusieurs dirigeants européens ont rejeté, mercredi, le plan controversé du président américain Donald Trump visant à prendre le contrôle de Gaza et à déplacer de force sa population, les palestiniens, dans d’autres pays.
Les refus interviennent suite à la déclaration de Trump selon laquelle les États-Unis prendront le contrôle de la bande de Gaza, faite lors d’une conférence de presse aux côtés du Premier ministre israélien, mardi soir.
Rejetant cette proposition, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a affirmé que la seule voie vers la paix passe par une solution négociée à deux États.
Il est clair que Gaza, comme la Cisjordanie et Jérusalem-Est, appartient aux Palestiniens, a déclaré Baerbock, avertissant que l’expulsion forcée de la population civile violerait le droit international et alimenterait davantage la haine.
Elle a souligné que l’ONU, l’UE et le G7 ont constamment opposé leur veto aux implantations israéliennes sur les territoires palestiniens.
Répondant à une question sur les remarques de Trump concernant Gaza, le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré que les Palestiniens de Gaza doivent être autorisés à rentrer chez eux, ils doivent pouvoir reconstruire, et nous devons les accompagner dans cette reconstruction sur le chemin d’une solution à deux États.
La France a également rejeté rapidement la proposition de Trump, réaffirmant que Gaza devrait rester une partie d’un futur État palestinien.
Le futur de Gaza ne doit pas s’inscrire dans une perspective de contrôle par un État tiers, mais dans le cadre d’un futur État palestinien, sous l’égide de l’Autorité palestinienne, a indiqué un communiqué du ministère français des Affaires étrangères.
La France réitère son opposition à tout déplacement forcé de la population palestinienne de Gaza, ce qui constituerait une grave violation du droit international, une attaque contre les aspirations légitimes des Palestiniens, mais aussi un obstacle majeur à la solution à deux États, a-t-il ajouté.
L’Espagne a également rejoint le chœur des désapprobations, avec le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares rejetant fermement l’idée d’un contrôle américain sur Gaza.
Gaza est la terre des Gazaouis palestiniens. Les Gazaouis palestiniens doivent rester à Gaza, a déclaré Albares.
L’Espagne a réaffirmé son engagement en faveur d’un futur État palestinien incluant Gaza comme faisant partie de son territoire.
Le vice-ministre polonais des Affaires étrangères, Andrzej Szejna, a exprimé son soutien à une solution à deux États et a souligné la nécessité d’une participation palestinienne au processus de paix.
Tout comme dans le cas de l’Ukraine, où nous disons qu’on ne peut pas décider pour l’Ukraine sans l’Ukraine, si l’on parle du processus de paix. De même, on ne peut pas décider pour la Palestine sans les Palestiniens. C’est la position de la Pologne, a déclaré Szejna.
La ministre slovène des Affaires étrangères, Tanja Fajon, a critiqué les commentaires de Trump, les qualifiant de reflet d’une ignorance profonde de l’histoire palestinienne.
S’exprimant depuis le Liban, Fajon a averti que de telles propositions pourraient entraîner davantage de troubles et de violences, soulignant que les Palestiniens rejettent totalement l’idée d’être déplacés de leur terre natale.
Le ministre en chef de l’Ecosse, John Swinney, a également condamné la proposition, qualifiant toute suggestion de déplacer les Palestiniens « d’inacceptable et de dangereuse. »
Swinney a insisté sur le fait que la souffrance du peuple de Gaza ne doit pas être aggravée par des projets de déplacement forcé, après des mois de violences intenses et de pertes humaines dans la région.
Lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu à Washington, mardi, Trump a déclaré que les États-Unis prendront le contrôle de Gaza après avoir déplacé les Palestiniens ailleurs dans le cadre d’un plan de réaménagement qu’il a présenté comme pouvant transformer l’enclave en Riviera du Moyen-Orient.