Document secret: Les Talibans établissent des listes noires d’arrestation et de liquidation

Un document secret des Nations Unies a révélé que les Talibans ont intensifié sa recherche d’Afghans qui ont traité avec les forces américaines et de l’OTAN malgré leurs promesses de ne pas riposter contre leurs opposants.

« Les Talibans intensifient la chasse de tous les individus et les collaborateurs de l’ancien régime, et quand cela ne fonctionne pas, ils ciblent et arrêtent les familles et les punissent, en accord avec leur propre interprétation de la Sharia », c’est ainsi que débute le rapport du RHIPTO, un organisme qui compile des informations stratégiques et qui les fournis aux Nations Unies.

Dans ce rapport, il est fait mention de l’aéroport de Kaboul, où un screening de la foule serait mené par les Talibans. « Plusieurs rapports démontrent que les talibans ont établi des listes d’individus, numéros de téléphone et membres de la famille d’individus soupçonnés d’avoir collaboré avec les forces alliées », ces personnes seraient ensuite « menacées de mort et/ou arrêtée ».

Des screening similaires seraient en cours autour de toutes les grandes villes conquises, comme à Jalalabad, où la contestation face aux Talibans est forte, ainsi que sur toutes les autoroutes. Les islamistes profiteraient donc de mouvements de population insufflés par les évacuations occidentales pour repérer les afghans ayant collaboré avec les alliés. Le rapport indique qu’il est fort probable que la situation évolue « vers une fermeture complète du périmètre extérieur de Kaboul dans les prochains jours ».

Dès le 16 août, jour de la prise de Kaboul, un Afghan ayant travaillé avec les Britanniques et les Américains a reçu une lettre, selon le rapport. Une lettre qui demande au concerné « de se rendre au quartier général de la Commission de l’Armée et du Renseignement de l’Emirat islamique d’Afghanistan […] de fournir des informations sur la nature de votre travail et votre relation avec les Britanniques et les Américains », et qui se conclut par une menace, « si vous ne venez pas au rapport à la Commission, votre famille sera arrêtée à la place, et vous en serez responsable. Vous et votre famille serez traités sur base de la Sharia ».

Dans la foulée, un groupe d’afghans interpellent l’équipe de télévision pour demander de l’aide. Tous ont des papiers qui attestent avoir travaillé avec les Occidentaux, mais rejoindre l’aéroport leur est impossible. « Ils ont tous travaillés dans les bases américaines comme traducteurs et ils ne peuvent pas entrer dans l’aéroport », constate Clarissa Ward, qui doit s’éloigner tant la présence des combattants ponctuée de tirs de sommation se fait menaçante.

Une situation difficile évitable pour les forces de sécurité occidentales. Comme on peut l’observer sur cette carte, l’aéroport est certes sécurisé par les armées de l’Otan, mais l’accès à celui-ci depuis les chancelleries occidentales est principalement relié à une route, qui elle, est contrôlée par les insurgés.

L’obstacle taliban aux évacuations est aussi surprenant qu’il est difficile à contourner. Washington et les islamistes avaient conclu un accord : tout le monde doit pouvoir passer. La réalité est tout autre. « Nous avons vu des informations rapportant que les talibans, contrairement à leurs déclarations publiques et à leurs engagements vis-à-vis de notre gouvernement, empêchent les Afghans qui souhaitent quitter le pays d’atteindre l’aéroport », déclare Wendy Sherman, numéro deux de la diplomatie américaine.

Dans la foulée, les diplomates américains ont exhorté les représentants des talibans de permettre le départ des citoyens américains, des ressortissants de pays tiers et, aussi, des afghans. Promesse non-tenue donc, même si Washington le précise, les talibans n’entravent pas l’accès à l’aéroport pour les citoyens américains.

par: Arab Observer 

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