A quoi sont confrontés les talibans en Afghanistan ?
Les Talibans sont confronté à un certain nombre de difficultés pour poursuivre ses activités et ses services en Afghanistan, après le retrait définitif des forces américaines, tandis que les donateurs étrangers s’inquiètent d’une crise humanitaire imminente là-bas.
Cela fait deux semaines que les Talibans ont balayé la capitale, Kaboul, mettant fin à vingt ans de guerre dans l’anarchie, mais le mouvement n’a pas encore formé de nouveau gouvernement, ni révélé comment il entend diriger le pays.
À la lumière du vide administratif, les prix ont connu une forte hausse et les citoyens se sont rassemblés dans les banques pour tenter de retirer de l’argent.
Après le départ des États-Unis, une nouvelle page remplie d’incertitudes s’ouvre en Afghanistan où les promesses du nouveau régime taliban peinent pour l’heure à convaincre une partie de la population, qui garde en mémoire la brutalité de leur régime entre 1996 et 2001.
Depuis leur prise de contrôle de Kaboul le 15 août, les talibans, qui s’efforcent d’afficher une image modérée loin du souvenir qu’ils ont laissé de leur premier passage au pouvoir, ont multiplié les promesses.
De nombreux Afghans redoutent en effet que le mouvement islamique applique, comme lors de son premier passage au pouvoir, une interprétation stricte de la charia, la loi islamique, qui se traduirait par une disparition des femmes de l’espace public et une persécution des opposants.
Les inquiétudes sont également vives sur la situation économique et humanitaire du pays, l’un des plus pauvres du monde, dont l’économie dépend fortement d’une aide internationale qui a été suspendue.
Les Talibans ont promis un gouvernement inclusif, des contacts ont été noués avec d’ancien opposants, comme l’ex-président Hamid Karzaï ou des personnalités venant de la vallée du Panjshir, d’ethnie majoritairement tadjik.
Les principaux donateurs occidentaux et internationaux ont eux suspendu leur aide au pays. Et l’accès aux réserves de la banque centrale afghane détenues aux États-Unis a été gelé.
La reprise de l’aide internationale, dont le montant représentait plus de 40% du PIB afghan en 2020, ne devrait en tout état de cause pas survenir avant la reconnaissance du nouveau régime par la communauté internationale.
Dans la province du Panjshir, des milliers de miliciens locaux, de restes de l’armée et d’unités des forces spéciales, sous le commandement du fils du défunt dirigeant afghan Ahmed Shah Massoud, se sont rassemblés pour affronter les talibans.
«Mes frères, nous avons fait de notre mieux pour résoudre le problème du Panjshir via des pourparlers et des négociations, en vain malheureusement», a déclaré un haut responsable taliban, Amir Khan Muttaqi, dans un message audio adressé aux habitants de la vallée et publié sur Twitter.
par: Arab Observer